TER Landerneau-Quimper. Les inquiétudes de la CGT.
Europe Ecologie-Les Verts-Bretagne a inscrit la rénovation de la ligne Landerneau-Quimper comme une priorité du plan ferroviaire breton. Proposition confortée par la position de la CGT.
Initialement annoncé pour 2014, le chantier de rénovation de la voie Landerneau-Quimper a été repoussé à 2017. La CGT craint que le mauvais état du rail, qui continue de se dégrader, ne détourne les usagers jusqu’à abandon complet de la ligne.
Aujourd’hui, la ligne Landerneau-Quimper voit passer six allers-retours de TER par jour sur une voie unique et vieillissante. Un premier projet de modernisation avait été pensé et comprenait, notamment, le doublement de la voie à certains endroits et la montée en puissance de la desserte, soit 12 allers-retours par jour.
Neuf allers-retours en 2017
Mais ce projet, imaginé initialement, coûtait plus cher que prévu : une rallonge de 30 M€ aurait été nécessaire. Les travaux, qui auraient nécessité la fermeture de la voie pendant une durée de six à neuf mois en 2014, n’ont finalement jamais débuté. La Région, qui pilote le dossier, a donc décidé de revoir ses ambitions à la baisse. Elle vient d’inscrire 70 M€ au contrat de plan 2015-2020 pour la modernisation de cette ligne ferroviaire. Oubliant ainsi le doublement de la voie et ramenant le nombre de dessertes à neuf allers-retours par jour. Cette fois, les travaux pourraient débuter en 2017.
Des cadences non tenues…
Un changement de cap qui inquiète fortement la CGT. Cette dernière a déjà lancé une pétition et ses représentants rencontrent, ces jours-ci, les maires des communes concernées. Ainsi, lundi matin, Christian Corre, secrétaire général de l’union locale de Landerneau, Pascal Pouliquen et Yannick Le Cam, représentants des cheminots, ont été reçus par Patrick Leclerc, maire. Ce dernier a indiqué comprendre la situation mais, à l’heure actuelle, ne pas pouvoir faire grand-chose. En effet, le syndicat s’interroge sur le devenir de la ligne Landerneau-Quimper. « On ne peut pas faire rouler un train sur une voie complètement pourrie. Aujourd’hui, entre Landerneau et Quimper, on ne peut pas lire un bouquin ou être sur son ordinateur sans craindre d’avoir la nausée, témoignent les trois syndicalistes, et puis, il y a la perte de temps. Sur cette ligne, le train roule parfois à 80 km/h et même à 60 km/h au lieu de 120 km/h. Inutile de dire que ça rallonge le trajet. Actuellement, on fait Brest-Quimper en 1 h 30 là où on pourrait le faire en 1 h 10, si la voie était en bon état ».
… Et des emplois menacés
Ces trois représentants craignent la fermeture pure et simple de la ligne. Voici leur raisonnement : plus on attend avant de faire les travaux, plus la voie se dégrade, plus le trajet se rallonge et plus le risque de voir l’usager se tourner vers un autre mode de transport est grand. Et s’il y a moins d’usagers, cela donnera de nouveaux arguments aux autorités pour supprimer des lignes ou des dessertes de TER. D’ailleurs, un trajet Landerneau-Quimper du matin a déjà été remplacé par un trajet en car Brest-Quimper. « Il faut bien voir que derrière tout cela, il y a aussi la question de l’emploi. Une ligne abandonnée, ce sont des conducteurs, des contrôleurs, des caissiers et des cheminots en moins », concluent les trois syndicalistes.
En savoir plus sur le Télégramme
Voir ci dessous le tract de la CGT :
ligne brest quimper en danger-7
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