Agriculture: Pourquoi tous les paysans bretons n’iront pas à Paris.
En désaccord avec la FNSEA, la Confédération Paysanne mène des actions en province…
Les membres de la Confération Paysanne ont distribué du lait ce mardi midi sur la place de la mairie à Rennes.
Les drapeaux bretons devraient être nombreux jeudi dans les rues de la capitale pour le grand rassemblement à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA). Certains paysans de la région manqueront toutefois à l’appel, notamment ceux de la Confédération Paysanne, une organisation classée à gauche qui a été reçue la semaine dernière à l’Elysée. « En désaccord tant sur le fond que sur la forme » avec la FNSEA et les JA, le syndicat veut toutefois faire entendre sa voix en menant des actions dans une vingtaine de départements.
Les agriculteurs bretons font route vers Paris
Ce mardi midi, une vingtaine d’agriculteurs était ainsi rassemblée sur la place de l’Hôtel de ville à Rennes pour une distribution de lait. « Nous n’irons pas à Paris car nous dénonçons le modèle agricole prôné par la FNSEA. Ce système est à bout de souffle et cela depuis près de trente ans. Il ne fait que créer du chômage et de la précarité dans le monde paysan », assure Jean-Sébastien Piel, membre de la Confédération Paysanne en Ille-et-Vilaine.
« On va droit dans le mur avec cette industrialisation de l’agriculture »
Producteur de porcs à Saint-Pern en Ille-et-Vilaine, il entend défendre un autre modèle agricole, « plus raisonné, plus autonome et plus économe ». « Je me bats pour redonner du sens à ce pourquoi on est paysans », assure le producteur, qui vend sa viande porcine à la ferme et dans les circuits de restauration collective entre 9 et 10 euros le kilo. Un prix bien supérieur à celui de 1,40 euro fixé au marché du porc breton à Plérin. « De toute façon, il y a déjà une surproduction de porcs en Bretagne et on demande aux éleveurs de produire encore plus. C’est un système industriel qui ne survit que grâce aux subventions, il faut vraiment en finir avec ça », dénonce-t-il.
« Trois petites fermes valent mieux qu’une grande », poursuit Jean-Sébastien Piel, en référence à la ferme des 1.000 vaches qui fonctionne depuis le mois d’octobre en Picardie. « Il faut que les pouvoirs publics soutiennent notre agriculture familiale qui est capable de nourrir la planète. Sinon, on dira droit dans le mur avec cette industrialisation de l’agriculture et la crise actuelle en est la parfaite illustration », conclut-il.
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