La “compétence eau” à la Bretagne ? Encore une belle arnaque !
C’est un article du journal de l’environnement qui nous le rappelle cet été : La région Bretagne a officiellement hérité de la compétence en matière de gestion de l’eau, selon un décret publié le 6 mai au Journal officiel.
Et l’article de rappeler que “avec 35% des masses d’eau de bonne qualité, la Bretagne s’est fixée pour objectif d’en avoir 61% d’ici 2021”.
35% des masses d’eau “de bonne qualité” en 2017 ?
Est-il utile de rappeler que la Directive cadre Européenne du 23 Octobre 2000 dont le but est “la préservation et la restauration de l’état des eaux superficielles (eaux douces et eaux côtières) et eaux souterraines”, a fixé comme objectif “d’atteindre d’ici à 2015 le bon état des différents milieux sur tout le territoire européen” ! Ce qui s’est traduit en France par : “atteindre en 2015 un taux de 66% de masses d’eau en bon état et viser 90% en 2021″.
Encore faut-il rappeler ce qu’on appelle ” “bon état” dans la transposition française de la directive cadre européenne. Est considéré comme en bon état un cours d’eau dans lequel le taux de nitrates est inférieur à 50mg/l alors que l’on sait qu’en Bretagne il faudra descendre en dessous de 10mg/l pour voir disparaître les marées d’algues vertes.
Autant dire que, dès à présent, les élus régionaux bretons annoncent leur échec.
D’ailleurs quel pouvoir leur donne-t-on ?
“En vue d’une gestion coordonnée des différents sous-bassins hydrographiques de la région Bretagne, justifiée par l’état des eaux de surface et des eaux souterraines présentant des enjeux sanitaires et environnementaux, la région Bretagne assure, à l’échelle de son territoire, les missions d’animation et de concertation dans le domaine de la gestion et de la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques mentionnées au 12° du I de l’article L. 211-7 du code de l’environnement.”
“Animation, concertation”. Résumons : aucun pouvoir. Ni celui de décider de nouvelles normes ni de moyens d’action dans le domaine de la police de l’eau. Leur seule compétence est celle de la propagande : faire croire aux bretons qu’on leur accorde un privilège qui est en réalité celui de devoir assumer seuls, en Bretagne, l’échec de la politique française de l’eau totalement dépendante de la puissance des lobbies de l’agriculture et des entreprises privées de l’eau.
Quand on sait que l’ex président de région Le Drian a choisi comme Vice-président à l’agriculture et à l’agro-alimentaire, Olivier Allain, président de la FDSEA des Côtes d’Armor, le département le plus, pollué de Bretagne. Quant on sait que ce dernier ayant suivi son patron chez Macron et a été un moment “pressenti” comme ministre de l’agriculture, l’environnement breton peut légitimement s’inquiéter de cette “nouvelle compétence”.
Une affiche qui avait valu à FNE de subir les foudres du président de Région Jean-Yves le Drian allant même jusqu’à menacer de porter plainte pour “diffamation de la Bretagne” avant de se rétracter.
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Au sujet du prétendu “bon état” de l’eau.
Faut-il rappeler que 50mg/l de nitrates (NO3-) c’est la limite maximale de potabilité de l’eau eu robinet et qu’au dessus de ce taux dans une rivière on n’a plus le droit de la prélever pour la traiter !
Fait-il rappeler le nombre guide de 25mg/l de l’OMS et la nécessité de descendre au dessous de 10mg/l pour voir la fin des marées vertes ?
Dès le début, la traduction, en France, de la directive cadre européenne était elle même une vaste esbroufe.