Régionales deuxième tour. La liste Bretagne d’Avenir vers un nouveau succès.
Durant toute la nuit et ce lundi matin, des négociations se sont tenues entre l’équipe du président PS sortant Loïg Chesnais-Girard et la candidate écologiste Claire Desmares-Poirrier en vue d’une fusion de leurs listes. Cette dernière nous révèle pourquoi les discussions ont achoppé.
Claire Desmares-Poirrier, candidate EELV-UDB de la liste Bretagne d’avenir l’annonce au Télégramme : cette dernière ne fusionnera pas avec celle du président PS sortant du Conseil régional Loïg Chesnais-Girard. (Le Mensuel de Rennes/Vincent Michel)
Vous êtes en discussion depuis plusieurs heures avec l’équipe de Loïg Chesnais-Girard. Où en êtes-vous ?
C’est fini, il n’y a pas d’accord et j’ai un peu de mal à comprendre. Ce que j’interprète, c’est que Loïg Chesnais-Girard n’était pas prêt à changer son modèle. Ses arguments sont les mêmes que ceux de Jean-Yves Le Drian : « J’ai déjà des écologistes dans ma liste. »
À lire sur le sujet Régionales en Bretagne : récit d’une nuit sans fin à gauche
Un choix que vous regrettez on l’imagine.
On a fait un choix de négocier sincèrement. On s’était fixé une stratégie de majorité forte donc il fallait rassembler toutes les forces de la gauche, du PS à la France Insoumise en passant par Daniel Cueff. Mais La France Insoumise ne voulait pas d’accord avec le PS.
Et aujourd’hui, il semblerait que Daniel Cueff soit en négociations désormais, seul, avec Loïg Chesnais-Girard.
Alors que Daniel Cueff a toujours dit qu’il était un candidat en dehors des partis… Mais trahir et diviser les voies de l’écologie, c’est son train de vie…
On va au second tour et on y va seul
Que vous a dit Loïg Chesnais-Girard pour justifier sa décision ?
Je lui ai demandé de quoi il avait peur. Il m’a répondu : « Ça me demande un grand changement et un véritable arbitrage. » Aujourd’hui, il montre qu’il n’a pas le courage de le faire. Il faut l’acter.
Sur quoi les discussions ont-elles achoppé ?
On a eu un point important sur la transition du modèle agricole mais aussi les trains, notamment la ligne Saint-Brieuc-Auray et la modernisation du Quimper-Brest.
Et sur le statut de résident, qui vous a opposé durant la campagne ?
On était prêt à imaginer d’autres manières de faire. On n’avait pas mis de point dur là-dessus.
On vous sent amère.
C’est plus de la déception. Une alliance entre notre liste et toute la gauche ça fait largement plus que 40 %. On pouvait faire une super majorité. Quand on voit ce qui se passe ailleurs, on voit que la Bretagne est une région à gauche et écolo. C’était une opportunité incroyable. Passer à côté est hyperregrettable.
Qu’allez-vous faire ?
On va au second tour et on y va seul. J’ai une réserve de voix écolo et à gauche. Les jeunes ont peu voté hier. On peut encore mobiliser. Un espoir est possible pour une victoire de l’écologie.
Résultat élections régionales et départementales Bretagne
“Nous sommes prêts à assurer la présidence de la région Bretagne et nous voulons, pour cet entre-deux-tours, mobiliser massivement toutes celles et ceux qui sont sensibles aux valeurs de l’écologie, de l’autonomie et de la solidarité.” déclare Claire Desmares-Poirrier.
Elle l’a annoncé officiellement ce lundi 21 juin en fin de matinée : EELV ne fera pas alliance avec l’équipe Chesnais-Girard et partira seule au second tour des élections régionales en Bretagne, forte des 14,84 % de suffrages obtenus au premier tour. “La liste Bretagne d’Avenir a tendu la main pour construire une large majorité autour des valeurs de gauche et de l’écologie pour le second tour. La liste Bretagne d’Avenir déplore l’absence de volonté d’union et regre e le fait qu’un accord n’ait pu aboutir dans des conditions perme ant de rester fidèle à notre socle de valeurs, à nos propositions et à la confiance accordée par les électrices et les électeurs.”
Assez vite au cours la soirée de la veille, avec la confirmation des résultats du premier tour, la candidate écologiste Claire Desmares-Poirrier avait exprimé son souhait d’une “discussion constructive avec le président sortant afin de constituer une majorité à gauche et écologiste la plus large possible”.
A cet appel Loïg Chesnais-Girard, arrivé en tête, avait répondu évasivement qu’il attendait les résultats définitifs de ce premier tour et allait réfléchir. Réponse valable aussi pour l’appel au rassemblement que lui avait adressé Thierry Burlot.
Manifestement les réflexions et tractations de la nuit n’ont pas permis de sceller l’alliance PS-PC/EELV-Gen.s qui était une option dans tous les esprits depuis déjà plusieurs semaines.
Une alliance jamais scellée en Bretagne, toujours refusée par l’ancien président Jean-Yves Le Drian jusque là, et qui n’a pas été possible cette fois encore.