Gérard Borvon raconte Plogoff et le CLIN de landerneau.

Par , 12 novembre 2021 23 h 15 min

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Gérard Borvon sera, samedi matin, à la librairie Les Passagers du livre afin de dédicacer l’ouvrage « Plogoff, une lutte au bout du monde ». (Le Télégramme/Hervé Corre)

Peut-on, pour commencer, redire quelques mots sur vous ?

Gérard Borvon :
« Landernéen, ancien prof physique-chimie au lycée de l’Elorn et ancien conseiller municipal, je suis un militant écologiste de la première heure. Je suis un des animateurs de l’association S-eau-S et suis également adhérent à Bretagne vivante et à Eau et rivières de Bretagne ».

Pouvez-vous nous resituer le contexte historique de cette lutte ?

« Dès 1974, il est envisagé de construire une centrale nucléaire à Erdeven. Mais, devant la mobilisation populaire, l’État et EDF renoncent. On prévoit alors de déplacer “le problème” à Ploumoguer où, là encore, les réactions sont vives. C’est à cette époque que naissent les Comités locaux d’information nucléaire (Clin). Dans le Nord-Finistère, les premiers voient le jour à Ploumoguer, Brest et Landerneau. Lorsque, en 1978, Plogoff devient le lieu où on ambitionne désormais de construire ladite centrale, leur nombre va croissant. On en compte alors près d’une centaine ».

Pouvez-vous nous présenter le Clin de Landerneau ?

« Le Clin de Landerneau a été actif de 1976 à 1982 et rassemblait une cinquantaine de personnes, essentiellement des jeunes. À l’époque, moi, j’avais 32 ans et étais considéré comme un vieux du Clin. La plupart des autres avaient 20 ans voire moins ».
Affiche Alain le Quernec

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Dans les rues de la ville, on pouvait notamment voir cette affiche commandée à l’artiste quimpérois Alain Le Quernec par le Clin de Landerneau. (Gérard Borvon)

Quel était son rôle ?

« L’idée des Clin était qu’il fallait informer les populations pour contrebalancer le discours d’EDF. C’est pourquoi, à Landerneau, nous avons par exemple donné des cours du soir. Mais, notre Clin était surtout connu pour avoir pris en charge la rédaction de “Nukleel ?”, le journal d’information nucléaire. Nous avons sorti 15 numéros, édités chacun entre 3 000 et 5 000 exemplaires. Nous organisions aussi chaque année une semaine du cinéma antinucléaire en partenariat avec Le Rohan. Nous sommes les premiers à avoir projeté “Des pierres contre les fusils” ou encore “Marée noire et colère rouge” en présence de son réalisateur, René Vautier. Le Clin de Landerneau, c’était aussi des fest-noz au Family ainsi que des permanences sur le marché où, il y a 40 ans déjà, on venait avec des capteurs solaires pour montrer aux gens qu’on pouvait produire de l’électricité autrement ».

Pratique

Gérard Borvon sera en séance de dédicaces de l’ouvrage « Plogoff, une lutte au bout du monde », ce samedi 13 novembre, de 10 h à 12 h 30, à la librairie Les Passagers du livre.

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