La base de sous-marins nucléaires de l’Île-Longue. De l’expulsion de ses habitants aux résistances d’hier et d’aujourd’hui.

Par , 26 février 2025 21 h 56 min

Nous présentons ici des extraits du Mémoire de recherche de Master 2 « Civilisations, Cultures et Sociétés Mondes modernes et contemporains Année Universitaire 2023-2024 » de Kerian BOUTHEMY. Des recherches approfondies qui bénéficient, en particulier, de la récente ouverture des archives de la marine.

1) Comment l’Île-Longue, dans la presqu’île est de Crozon, est devenue la base des sous-marins nucléaires français.

Parmi les problèmes que doit résoudre l’organisation Coelacanthe chargée du choix, figure évidemment le point d’implantation en France du port-base et des infrastructures  nécessaires pour mettre en œuvre une force maritime de dissuasion crédible en pleine Guerre Froide.

2) Installation de la base de sous-marins nucléaires de l’Île-Longue. Du projet à la résistance.

Le 17 février 1965, dès le retour de son voyage dans le Finistère, le général de Gaulle réunit au Palais de l’Élysée le conseil des ministres auquel il annonce « que les perspectives de Brest et le rôle capital que cette base est appelée à jouer dans la défense française, sont tout à fait satisfaisants».

3) Installation de la base de sous-marins nucléaires de l’Île-Longue. La pesqu’île entre en résistance.

Après l’annonce du projet suit une semaine de confusion, un comité de défense des intérêts de l’Île Longue se constitue. Pour la première fois les habitants de la presqu’île se mobilisent contre l’emprise militaire.

4) 1965. Crozon. Île-Longue. Les habitants expulsés.

Au début des travaux, en 1967, un des principaux responsables des Travaux Maritimes présents sur le site, se souvient d’avoir été, comme ses camarades, conspué et injurié par une partie des expulsés : « Ce fut un moment très pénible à supporter, nous étions là pour faire notre travail, certes, mais nous ne pouvions rester insensibles devant la détresse, réelle et compréhensible des expropriés. Ainsi la famille d’une femme âgée nous suppliait-elle de la laisser mourir chez elle. c’est sans doute l’épisode qui m’a le plus ému. »

5) Non au nucléaire à l’Île-Longue. La résistance à l’Ouest.

Dès les premiers mois, en mai 1964, “Le Peuple Breton”, le journal de l’Union Démocratique bretonne (UDB) s’attaque à la situation de la presqu’île de Crozon et aux chantiers militaires de Lanvéoc. Après la résistance de Plogoff, bien d’autres oppositions se manifesteront.

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Voir aussi.

De la Bretagne à la Polynésie. Refuser l’arme nucléaire. 

Alors que nous luttions contre le projet de construction d’une centrale nucléaire à Plogoff, dans la pointe du Raz, certains de ses partisans nous interpellaient : « vous luttez contre une pacifique centrale électrique, mais vous oubliez que vous avez à votre porte, à L’Île Longue, une base de sous-marins nucléaires dont les missiles sont destinés à faire des millions de morts » .

Erreur, nous n’avions pas oublié !

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