“Sauvons le climat”. A contre-courant ou pour le nucléaire ?
Le journal Le télégramme du 6 août 2014 publie un interview de J.P Le Gorgeu que le rédacteur de l’article présente comme étant “à contre-courant” dans la mesure où il s’oppose au développement de l’éolien en Bretagne.
A contre -courant ? Ses propos et ses références montrent, bien au contraire, qu’il s’inscrit dans le courant des associations qui, sous prétexte de “sauver le climat” veulent surtout sauver le nucléaire.
voir le communiqué de S-eau-S en réponse à cet article.
L’association S-eau-S souhaite réagir après la lecture de l’article concernant la position de J.P Le Gorgeu vis à vis de l’énergie éolienne dans votre édition du 6 juillet 2014. Il critique le pacte électrique breton mais s’il est un point sur lequel ce pacte mérite d’être dénoncé, ce n’est pas sur la part attribuée aux énergies renouvelables mais sur le choix qui a été fait de construire en Bretagne une centrale électrique à gaz et qui a été concrétisé par la signature entre Eric Besson, alors ministre de l’énergie, et Jean-Yves Le Drian, alors président de la Région Bretagne, d’un engagement à construire cette centrale à Landivisiau.
Se déclarant adhérent d’une association dont l’objectif est de sauver le climat, J.P Le Gorgeu aurait pu souligner à quel point cette centrale allait contribuer au réchauffement climatique par l’émission de gaz à effet de serre tout en menaçant la santé des riverains par l’émission de gaz nocifs tels que dioxyde de soufre, oxydes d’azote et particules fines.
J.P Le Gorgeu déclare s’être investi dans la « chasse au coût de l’énergie ». C’est pourquoi on aurait pu attendre qu’il s’indigne du versement prévu par le Pacte électrique d’une prime de 40 millions d’euros par an à Direct Energie que la centrale produise ou non de l’électricité. Cette somme prélevée sur la contribution au service public de l’électricité (CSPE) sera acquittée par chaque consommateur final d’électricité.
S-eau-S tient à rappeler que, outre l’intérêt d’un faible pollution atmosphérique, les énergies renouvelables, solaire, éolien, ont d’abord un mérite : elles n’exposent pas comme le nucléaire à des catastrophes comme celles de Tchernobyl ou de Fukushima. Elles sont localisées et ne dépendent pas comme le gaz ou le nucléaire du bon vouloir de tel ou tel dirigeant des pays fournisseurs. Elles ne laissent aucun déchet dangereux à gérer par les générations à venir. L’exemple du démantèlement de la petite centrale nucléaire de Brennilis nous montre à quel point la sécurité des travailleurs et des population de même que les coûts sont loin d’être maîtrisés dans ce genre d’opération.
La démarche de J.P le Gorgeu à contre-courant ? Elle est au contraire dans la ligne de toutes ces associations qui, comme « Sauvons le climat * », s’emploient surtout à sauver le nucléaire en s’attaquant aux alternatives susceptibles d’en accélérer la sortie.
* Voir le sur site de l’association
Commentaire :
L’association “sauvons le climat” est bien connue pour être dans les faits un lobby pronucléaire. Un simple coup d’oeil sur son site nous le confirme.
Voir en particulier avec quelle désinvolture sont traités les catastrophes nucléaires de Tchernobyl et Fukushima.
Des extraits :
Sur les conséquence de Tchernobyl et Fukushima :
” En plus des conséquences limitées de l’irradiation sur les victimes de Tchernobyl et de Fukushima, le stress provoqué par une évacuation de plus ou moins longue durée, la perte éventuelle d’un emploi, la peur ressentie au long du déroulement de la catastrophe et la crainte constante et entretenue des radiations peuvent avoir de très sérieuses conséquences psychologiques ou psychosomatiques.
Pour ce qui concerne les conséquences environnementales, l’évolution en moins de 20 ans de la zone interdite autour du réacteur de Tchernobyl est très instructive. La limitation de la présence humaine l’a transformée en un véritable parc naturel protégé. La vie sauvage y est florissante, les loups y sont revenus en nombre, de même que les bisons d’Europe, les ours, toutes sortes d’oiseaux. La flore y est luxuriante. Une évolution similaire a été observée sur l’îlot de Bikini où la biodiversité est foisonnante. ”
Mais l’ensemble du texte mérite la lecture.
J.P Le Gorgeu se réclame donc de “sauvons le climat” dont il est l’un des administrateurs. Il est aussi président de l’Association Pour la Protection des Sites des Abers dont l’activité essentielle est la lutte contre l’éolien et qui fait valoir ses liens privilégiés avec les associations qui ont le même but, à savoir Vent de Colère et Sauvons le climat.
Dans les années récentes les représentant(e)s de cette association des Abers se sont montrés très actifs pour venir perturber les réunions organisées pour la promotion des énergies renouvelables, qu’elles soient solaires ou éoliennes.