Le PLUI de la CCPLD (Pays de Landerneau-Daoulas) est le PLUI des climatosceptiques Il faut le rejeter.

commentaires Commentaires fermés sur Le PLUI de la CCPLD (Pays de Landerneau-Daoulas) est le PLUI des climatosceptiques Il faut le rejeter.
Par , 2 février 2020 17 h 37 min

Alors que les scientifiques commencent à émettre des hypothèses de réchauffement climatique de 7°C à la fin du siècle, ainsi qu’une élévation du niveau de la mer de 80 cm, provoquant des inondations fréquentes sur une bonne partie de Landerneau, la communauté de communes (CCPLD) propose un projet d’aménagement du territoire pour les dix ou quinze prochaines années en poursuivant comme si de rien n’était.

Ce projet est celui des climatosceptiques.

Pourtant le diagnostic réalisé par la CCPLD comporte des informations qui auraient dû interpeller les élus qui ont préparé ce projet :
Déjà une augmentation de 2°C depuis 1959 à la station météorologique de Guipavas
Voitures individuelles : +42% à Landerneau en 10 ans
Offre de transports en commun : « Extrême pauvreté de l’offre »
« Urbanisation désordonnée » du territoire imposant l’usage de la voiture individuelle.
Logements vacants : doublement à Landerneau en 15 ans

Les solutions pour limiter les effets du réchauffement climatique existent, pourtant la CCPLD leur tourne systématiquement le dos et continue comme au XXième siècle :

Urbanisation rurale excessive et désordonnée
Non prise en compte des transports en commun
Absence de politique pour développer les économies d’énergie dans les quartiers
Désintérêt total pour la production d’énergie renouvelable notamment le photovoltaïque
Non prise en compte du lien social dans les quartiers (cheminements doux, espaces récréatifs, espaces verts, minimum de services à la population, …)

Concernant l’urbanisme, la projection sur 2040 indique que la population devrait augmenter d’environ 6500 habitants. Il est donc nécessaire de créer sur cette période environ 3 000 logements, soit 150 par an. Cet objectif peut être facilement atteint en résorbant le nombre de logements vacants dans les centres bourgs et celui de Landerneau, ainsi qu’en accentuant la création de logements collectifs. Il est donc inutile de continuer à l’artificialisation des sols galopantes dans les communes rurales comme le propose le projet.

Les commissaires enquêteurs ont rendu leur avis courant décembre 2019. Mis à part les recommandations justifiées qu’ils font concernant la zone du Reun à Daoulas, EELV déplore leur approbation du PLUI.

Il appartient dorénavant aux élus de la communauté de communes de se prononcer. EELV les encourage à rejeter ce projet qui tourne le dos aux aspirations de la jeunesse qui sera confrontée rapidement aux conséquences du réchauffement climatique.

Christophe Winckler Février 2020

Voir aussi le mémoire déposé par Christophe Winckler lors de l’enquête publique du PLUI.

Déposition Enquête Publique EELV

Pour un vrai “Plan Climat” en Bretagne : mettre fin au projet de centrale à gaz à Landivisiau.

commentaires Commentaires fermés sur Pour un vrai “Plan Climat” en Bretagne : mettre fin au projet de centrale à gaz à Landivisiau.
Par , 30 janvier 2020 11 h 46 min

communiqué de l’association S-eau-S

La Région Bretagne, l’État et l’Ademe annoncent 1,3 millions d’euros dispersés entre 25 projets locaux dans le cadre du plan climat énergie territorial. Comment ne pas relever que dans le même temps, l’État, à la demande de la Région Bretagne, se prépare à financer le groupe pétrolier Total à raison de 40 millions d’euros par an pendant vingt ans pour faire construire par Siemens, à Landivisiau, une centrale électrique à gaz de 450Mw qui émettrait chaque année 1 million de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Ceci malgré l’engagement du président Emmanuel Macron devant les instances internationales de ne plus construire de centrale thermique à énergie fossile en France.

Notons à ce sujet que cette centrale serait pour une forte proportion alimentée en gaz de schiste importé des USA par Engie au terminal de Montoir de Bretagne alors que la France refuse, à juste titre, l’exploitation de gaz de schiste sur son territoire.

17 associations de consommateurs et de protection de l’environnement, dont S-eau-S, se sont adressées au président de la Région Bretagne et auprès du gouvernement pour leur demander l’arrêt de ce projet. Les premiers travaux engagés par Total ne sont pas significatifs, le gazoduc pour l’alimenter n’a pas encore vu le début d’un commencement. La Région Bretagne et le gouvernement ne peuvent continuer à afficher un objectif de lutte contre le dérèglement du climat et financer ce projet climaticide. Le temps est venu d’annoncer son abandon.

la voie de Lanrinou. Un débat instructif en 2009 à la CCPLD.

commentaires Commentaires fermés sur la voie de Lanrinou. Un débat instructif en 2009 à la CCPLD.
Par , 29 janvier 2020 13 h 05 min

Le groupe Europe Ecologie les Verts de Landerneau-Daoulas a annoncé ne pas soutenir la liste qui se présente sous le titre “Landerneau pour Tous” aux élections municipales de mars 2020. Sans avoir rejeté d’emblée une liste écologiste ouverte à d’autres forces politique, le groupe a constaté la part dominante prise et affichée, dans le collectif, par la “gauche” landernéenne qui a cautionné toutes les orientations anti écologistes de l’alliance droite-gauche qui a dirigé la communauté de communes de Landerneau Daoulas lors des récents mandats. Un exemple avec le problème de la voie de Lanrinou.

Voie de Lanrinou: il n’y a pas que des convaincus

Publié par le Télégramme le 30 mars 2009 à 00h00

La séance de vendredi soir n’a pas fait l’impasse sur la voie de Lanrinou. Cette fois, la délibération portait sur l’enquête parcellaire qu’il faut reprendre. Et pour cause: la déclaration d’utilité publique a été obtenue, voici près de dix ans. Un tiers des terrains seulement est acquis. Ce laps a permis la délocalisation, au 1er janvier dernier, de la ferme Marrec sur le territoire de Dirinon. Quant au tracé, il a aussi évolué. On s’oriente désormais vers un axe qui relierait le rond-point du Stum, à Dirinon, à Lanrinou, en Pencran. Mais, Christophe Winckler n’est plus seul à s’opposer à cet aménagement. D’autres délégués doutent, comme Jean-Jacques Cozian, le maire de Saint-Divy, qui se dit «de moins en moins convaincu par la nécessité de faire porter ce projet par la communauté de communes. D’autres zones d’activités économiques sont aussi mal desservies, il faut y penser dans un souci d’équité».

«Où est l’intérêt communautaire?»

Pour le maire de Saint-Divy, la motivation économique «s’efface devant l’intérêt communal. La voie de Lanrinou est une belle aubaine pour l’urbanisation de Landerneau mais où est l’intérêt communautaire». Christophe Winckler embraye: «Les terrains constructibles grignotent vers le futur tracé. À terme, la voie économique deviendra une rue de Landerneau». Patrick Leclerc, le maire de Landerneau, n’est évidemment pas d’accord: «L’économie, c’est un tout: des salariés, des gens qui cherchent à se loger, des entreprises qui ont besoin de routes».

«Quand on prétend faire du développement durable, on essaie de trouver des alternatives comme des dessertes par navettes, sinon on fait juste de la communication sur l’Agenda 21 et tant pis si on m’accuse encore de jouer contre mon camp», a répliqué Christophe Winckler. Il était en effet le seul délégué landernéen à avoir ce discours farouche.

«Landerneau a besoin d’une voie de contournement complète. Elle est la seule agglomération à ne pas enavoir», a par exemple, dit Henri Morvan, le conseiller municipal PS.

Un débat public

Christophe Winckler a réclamé un «débat public» sur le sujet pour parler de choix, de coût, de financement. D’autres, comme Yvon Bescond, le maire de LaForest-Landerneau y voient l’occasion d’aborder la prolongation de la voie de Lanrinou. «Il faut en faire l’axe qui permettra de relier le nord et le sud du département». Patrick Leclerc abonde dans ce sens. «C’est à hauteur de Landerneau qu’il faudra franchir l’Élorn. Ne ratons pas cette opportunité. Nous n’aurons pas une seconde chance».

Il y a 40 ans, la lutte de Plogoff et le Clin de Landerneau.

commentaires Commentaires fermés sur Il y a 40 ans, la lutte de Plogoff et le Clin de Landerneau.
Par , 28 janvier 2020 12 h 05 min

Il y a 40 ans allait débuter l’enquête publique pour la construction d’une centrale nucléaire à Plogoff. Depuis 1976 existait à Landerneau un Comité Local d’Information Nucléaire (Clin). Après la victoire obtenue en 1981 il a cessé progressivement ses activités.

Plogoff_.Le_Quernec.02

en pièce jointe un historique du Clin de Landerneau. CLIN de Landerneau.01

En 1989, certains de ses membres ont créé l’association “Landerneau Ecologie” qui, après avoir soutenu la liste des Verts aux européennes s’est consacrée à l’action en faveur de la réduction et du traitement des déchets (voir sur ce site) et à la défense de la qualité de l’eau avec la création de l’association “Analyses et Environnement” devenue par la suite “S-eau-S”.

null

En 1995, des membres de “Landerneau Ecologie” ont été à l’origine de la liste “Démocratie Ecologie Solidarité” (DES) aux élections municipales. La liste obtenait un élu.

voir : http://www.landerneau-ecologie.org/?p=877

EELV du Pays de Landerneau-Daoulas ne soutiendra pas la candidature de la liste “Landerneau pour tous” lors du prochain scrutin municipal.

commentaires Commentaires fermés sur EELV du Pays de Landerneau-Daoulas ne soutiendra pas la candidature de la liste “Landerneau pour tous” lors du prochain scrutin municipal.
Par , 20 décembre 2019 9 h 57 min

Communiqué de presse

Suite à la présentation de la liste « Landerneau pour tous » dans le local du PS, les membres d’EELV du Pays de Landerneau-Daoulas, souhaitent annoncer que le groupe ne soutiendra pas la candidature de cette liste lors du prochain scrutin municipal.

La liste présentée le 18 décembre est fondée sur la vieille gauche française, c’est-à-dire de partis qui ont perdu leur audience électorale. Elle ne répond en rien à l’urgence écologique qui a mis des millions de jeunes en action pour défendre le climat et leur propre avenir et qui avaient mis la liste EELV nettement en seconde position derrière la liste Macron en mai dernier.

Constatant que la démarche de la liste « Landerneau pour Tous » est peu en phase avec les attentes de la population, les militantes et militants de EELV considèrent qu’il est préférable de continuer à agir à Landerneau et à la CCPLD pour un véritable changement écologique et solidaire. Chacune et chacun est invité à nous rejoindre pour participer à animer ce projet.

Le 20 décembre 2019

Pour le Groupe Europe Ecologie les Verts du Pays de Landerneau Daoulas

«Non Pascal, pas toi!»: lettre ouverte à notre ami Pascal Canfin.

commentaires Commentaires fermés sur «Non Pascal, pas toi!»: lettre ouverte à notre ami Pascal Canfin.
Par , 2 avril 2019 18 h 01 min

Les eurodéputés Sven Giegold et Philippe Lamberts interpellent leur ex-collègue Pascal Canfin, dont ils vivent le ralliement à E. Macron comme «un coup de poignard dans le dos». Ils refusent que le rôle des écologistes consiste «à se diluer au sein de ces familles politiques qui portent la défense d’un système construit sur l’exploitation de la planète et la mise en compétition destructive des humains»

Rappelle-toi, c’était il y a dix ans, dans le sillage de la crise financière mondiale : tous les trois, nous faisions notre entrée au Parlement Européen. Une conception commune de l’écologie politique nous rassemblait : au confort de la critique, nous préférions nous retrousser les manches pour agir au cœur de la machine. Notre force de travail et de conviction ainsi que notre appartenance à un groupe politique compact mais cohérent nous ont permis d’obtenir des résultats que notre seul poids numérique mettait hors de portée : limitation des bonus des banquiers, protection des consommateurs dans le secteur financier, reporting pays-par-pays pour les banques, limitation des ventes à découvert…

C’est dire si nous avons vécu l’annonce de ton ralliement à Emmanuel Macron comme un coup de poignard dans le dos, un renoncement aux combats que nous avons menés ensemble dans le passé. Cela nous a d’autant plus surpris que, de nos contacts récents, il ressortait que l’heure de ton retour en politique n’était pas encore venue et qu’en aucun cas elle ne prendrait pas la forme de ce ralliement. S’il est un appel que nous aurions attendu te voir rejoindre, c’est bien celui lancé par Nicolas Hulot et Laurent Berger autour d’un pacte social et écologique.

Membres de partis écologistes qui s’emploient à convaincre près d’un électeur sur cinq dans nos pays respectifs, nous nous réjouissons comme toi de la progression nette du sens de l’urgence de la transition écologique et solidaire dans l’opinion publique… et par ricochet, au sein d’autres familles politiques que la nôtre. Mais nous ne croyons pas que le rôle des écologistes consiste à se diluer au sein de ces familles politiques qui ont porté – et portent largement encore – la défense d’un système construit sur l’exploitation de la planète et la mise en compétition destructive des humains les uns avec les autres.

Tu évoques la menace national-populiste parmi les raisons de ton ralliement. Autant l’argument est recevable dans le contexte de l’élection présidentielle autant il ne se justifie nullement dans celui d’une élection à la proportionnelle. À rebours de la bipolarisation désirée autant par E. Macron que par les nationaux-populistes, notre conviction est que le rassemblement de tous les convaincus de la nécessité du projet européen est le meilleur moyen de l’affaiblir. Il accrédite la thèse que la seule version possible du projet européen est celle qui en fait l’instrument de la mondialisation néo-libérale, nourrissant ainsi son rejet. Les Verts européens n’ont pas attendu E. Macron pour s’engager résolument en faveur du projet européen ; mais l’Europe que nous défendons est celle de la transition écologique, solidaire et démocratique.

Tu nous diras peut-être que c’est aussi celle d’E. Macron. L’histoire que raconte son action en France n’accrédite en rien cette thèse.

L’homme que tu rallies applique en France les recettes les plus éculées du néo-libéralisme : réformes fiscales favorables aux plus riches (plus souvent rentiers qu’investisseurs) et aux grandes entreprises ; flexibilisation du marché du travail ; vente des actifs publics ; traités de libre-échange (rendez-vous lors du vote de ratification du CETA pour le vérifier tandis que contrairement à ce que tu affirmes, la France soutient pour l’instant le mandat de négociation avec les US). Et il parle à présent de réduire l’indemnisation du chômage ou de reculer l’âge légal de la retraite, dans un contexte où des millions de personnes motivées ne peuvent trouver d’emploi. Ces politiques sont parmi les moteurs les plus puissants de l’augmentation des inégalités. Elles inscrivent à rebours de celles que tu défendais avec nous.

C’est aussi le cas sur le front de la régulation financière : l’homme que tu rallies s’en tient à la position traditionnelle de Paris consistant à défendre les intérêts des grandes banques systémiques françaises. Il s’oppose à toute réforme structurelle du secteur, s’est employé à affaiblir les règles de résolution bancaire et offre à présent des traitements de faveur aux traders londoniens pour qu’ils viennent à Paris. Il s’est aussi systématiquement opposé à une taxe sur les transactions financières, pour laquelle nous avons combattu avec succès au Parlement Européen. Ce Président que tu rejoins aujourd’hui porte une large part de responsabilité dans l’échec de ce projet

Au-delà d’un discours empreint d’humanisme, l’homme que tu rallies aborde le défi de l’asile et des migrations comme une menace à contrer. En témoignent une loi sur le sujet dont l’objet est essentiellement de réprimer, d’enfermer et par là même de dissuader mais aussi son opposition radicale au dépassement de la règle de Dublin, pourtant votée à une majorité des 2/3 par le Parlement Européen. Et si cela ne suffisait pas à te convaincre, pense au limogeage récent de Pascal Brice à la tête de l’OFPRA, car sa vision humaniste de l’asile n’était pas assez alignée sur le tout-répressif voulu par Beauveau.

L’homme que tu rallies n’hésite pas à ménager certains des régimes les plus répressifs de la planète – Égypte, Arabie Saoudite ou encore la Chine, au motif qu’ils sont d’excellents clients de l’industrie aérospatiale et de défense française. À domicile, il n’hésite pas à brider les libertés publiques : intégration des dispositions les plus liberticides de l’état d’urgence dans le droit ordinaire, loi anti-casseurs… Il ordonne à sa police de tirer des dizaines de milliers de grenades et autres balles de défense sur des manifestants dont l’immense majorité ont pour seul tort de contester l’injustice et la destruction de la nature en défilant ou en recourant à la désobéissance civile non-violente. Tu le sais, aucun d’entre-nous ne cautionne la violence comme moyen d’action politique ; mais nous ne pouvons que rejoindre le défenseur des droits Jacques Toubon dans la mise en cause de ces graves dérives.

L’homme que tu rallies affiche un mépris récurrent pour les petites gens, pour celles et ceux qui « ne réussissent pas ». Il s’emploie à marginaliser tous les corps intermédiaires, pourtant indispensables à une prise de décision politique équilibrée et durable. Au contraire, il invite jusqu’à l’Elysée, cœur du pouvoir, les lobbyistes. À rebours de l’horizontalité revendiquée pendant sa campagne, il gouverne son parti et son pays dans une verticalité totale. Il semble incapable d’accepter qu’il ne détient pas seul, la solution à tous les défis de notre temps. Quant à la démocratie européenne, nous observons qu’il veut abandonner l’avancée qu’a constitué le processus des têtes de listes européennes (spitzenkandidaten), au motif que les listes trans-nationales n’ont pas (encore) trouvé de majorité. Quand le mieux est l’ennemi du bien…

Tu nous opposeras peut-être que tout cela n’a qu’un rapport lointain avec la transition écologique et solidaire. Outre que pour nous, l’écologie politique est un projet de société holistique dont la boussole est la dignité humaine, celui que tu rallies a jusqu’ici dans la plupart des situations refusé de faire le choix résolu de la transition écologique. Parti-pris pro-nucléaire (y compris le stockage souterrain des déchets), report de l’abandon du glyphosate ou du charbon, laxisme sur les pesticides et les perturbateurs endocriniens, grands projets néfastes comme le GCO de Strasbourg sont autant de marqueurs de la présidence Macron.

Mais voilà, tu nous dis qu’il t’a donné des assurances. Lesquelles ? Que désormais, il mettrait au coeur de son action la transition écologique et solidaire ? Ne crois-tu pas qu’il ait avant toi donné de telles assurances à Nicolas Hulot, avant de les renier au quotidien et conduire ce dernier à la rupture ? Alors que ce dernier disposait – et dispose toujours – d’un capital politique considérable dans la société française, E. Macron a le plus souvent arbitré contre lui. Dis-nous de quel levier tu disposes pour réussir là où il a échoué.

Notre lecture de la situation politique en France diverge de la tienne. Il nous paraît évident que la base électorale d’E. Macron s’est déportée à droite, conséquence logique de son action depuis deux ans. Il sait que l’électorat de gauche traditionnelle l’a irrémédiablement déserté, sans pour autant se retrouver dans l’offre actuellement disponible. Il devient donc crucial pour lui de neutraliser le seul véritable adversaire qu’il lui reste dans le champ pro-européen : l’écologie politique. Pour ce faire, après le départ de Nicolas Hulot, il a désespérément besoin d’une prise de guerre pour se donner du crédit face à cet électorat. C’est ce crédit que tu as choisi de lui apporter.

Très justement, Nicolas Hulot a fait lors de son départ le diagnostic qu’il lui manquait à la fois un appui au sein du système politique – c’est à dire un groupe parlementaire – et en dehors, à savoir une puissante mobilisation publique. Au niveau européen, la mobilisation tant pour la justice sociale que pour sauver le climat est en train de se développer ; et le groupe parlementaire existe : c’est celui auquel nous appartenons. Nous aurions attendu de ta part que tu viennes le renforcer ; tu le sais, c’est bien sûr sous la pression de l’opinion publique mais aussi grâce au rapport de forces dans les institutions que nous pouvons faire bouger les lignes. Au contraire, ton choix vise à affaiblir l’écologie politique, cette aventure collective à laquelle tu dois ton parcours : sans elle, tu n’aurais jamais accédé aux responsabilités que tu as eues.

Pour justifier ton ralliement à E. Macron, tu expliques au public français que « Les Verts allemands ont salué la lettre sur l’Europe qui présente le projet européen d’Emmanuel Macron. En m’engageant sur ce projet, je ne vois pas en quoi je trahirais les idéaux qui sont les miens.». Bien sûr, nous sommes incontestablement plus proches de l’ambition que le président français affirme pour l’UE que de la réponse frileuse qui lui est donnée outre Rhin par les conservateurs et libéraux allemands. Mais la réalité est que si les Verts allemands ont salué l’audace de ces propositions, ils n’en sont pas pour autant d’accord avec toute la substance. À titre d’exemple, les Verts allemands – ou européens d’ailleurs – ne sont pas favorables à ce que des armes européennes soient exportées dans des zones de conflit ou à des régimes qui bafouent les droits humains. Au contraire, nous voulons que l’ensemble des partis politiques européens respectent des règles strictes en matière d’exportation d’armes.

Non, nous n’accueillons pas positivement l’opportunisme de ton ralliement à l’ALDE. Que vas-tu faire dans un groupe où tu siègeras aux côtés du populiste tchèque Babiš, pétri de conflits d’intérêt,ou du parti roumain ALDE, qui participe à un gouvernement qui s’en prend systématiquement à l’état de droit et protège la corruption. Que pourras-tu réaliser, écologiste isolé, au sein de ce groupe où tu côtoieras les partisans les plus résolus de la mondialisation néo-libérale, dont certains n’hésitent pas, comme Ciudadanos en Espagne, à gouverner avec le soutien de l’extrême-droite ?

Nous faisons le pari que les citoyennes et citoyens français ne s’y tromperont pas. Aux professions de foi renouvelées d’un président qui n’a plus le bénéfice du doute et aux ralliements douteux, ils préfèreront la force d’une conviction authentique et cohérente, portée collectivement. Loin de l’écologie du discours, de celle de l’accompagnement, nous sommes convaincus que l’écologie de la transformation, portée par la liste conduite par Yannick Jadot renforcera substantiellement le groupe des Verts/Alliance Libre Européenne en Europe. Il faudra compter avec nous.

Signataires :

Sven Giegold, Eurodéputé, chef de délégation de Bündnis 90/Die Grünen (Allemagne)

Philippe Lamberts, Eurodéputé Ecolo (Belgique), co-président du Groupe Verts/ALE au Parlement Européen

Panorama Theme by Themocracy