Un exemple à multiplier en Bretagne : Une campagne de mesures sur la qualité de l’air à Saint-Malo.

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Par , 25 octobre 2017 9 h 19 min

Air Breizh, organisme indépendant, agréé par le Ministère de la Transition écologique, mène une nouvelle campagne de mesures de la qualité de l’air à Saint-Malo.

Un exemple qu’il faudrait multiplier en Bretagne.


Voir

Air Saint Malo

Une nouvelle campagne de mesures de la qualité de l’air est menée à Saint-Malo depuis début octobre 2017. Elle s’achèvera fin novembre. Elle fait suite à une première enquête réalisée de mi-avril à mi-juin.

Six points de mesures sont actuellement répartis sur Saint-Malo.

« Les résultats seront publiés quand la totalité des résultats exploitables sera connue (1er semestre 2018) sous réserves d’analyses complémentaires », précise Air Breizh, organisme indépendant, agréé par le Ministère de la Transition écologique et solidaire.

Répondre aux interrogations de la population

D’après Air Breizh, cette enquête a pour but « d’obtenir une meilleure connaissance de la qualité de l’air à Saint-Malo et de répondre au mieux aux interrogations de la population malouine au sujet d’une éventuelle pollution particulaire dans l’agglomération ».

La qualité de l’air ? Un véritable serpent de mer et un sujet sensible à Saint-Malo. Des Malouins crient à l’air pollué depuis longue date. Quant à l’association Osons !, elle en a fait l’un de ses chevaux de bataille.

Air Breizh précise encore que « St Malo Agglomération a sollicité les acteurs concernés afin d’approfondir les recherches suites aux études menées (déjà par Air Breizh) en 2006 et 2010. De ce fait, la Chambre de Commerce et d’Industrie, en charge de l’exploitation du port, ainsi que Timac Agro/Phosphea ont accepté ce partenariat ».

Oxydes d’azote et de soufre, particules fines, composés benzéniques… le cocktail respiré à Landerneau aussi nocif que celui respiré à Brest ou Rennes.

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Par , 7 octobre 2017 12 h 23 min

Air Breizh vient de publier son rapport 2016 sur la qualité de l’air en Bretagne

Constat : Landerneau a le même niveau de pollution que Brest, Saint Brieuc ou Rennes.

Une carte, entre autres, dans ce rapport atteste de cette réalité :

Landerneau PM1O.02a

Noter que les particules fines PM10 sont émises par la circulation automobile, le chauffage, et, en Bretagne à 60% par l’agriculture. Landerneau est donc au carrefour de toutes ces pollutions.

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Quels effets ?

Une diapositive éditée par l’Institut National de Veille Sanitaire ne nous cache rien !

Landerneau PM1O.05

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Brest. Qualité de l’air et maladies respiratoires. 40 décès évitables par an.

Le Lundi de la santé du 27 février 2017 était consacré à la qualité de l’air et aux maladies respiratoires, avec la participation du Pr Jean-Dominique Dewitte, pneumologue. Que nous dit-il ?

« Contrairement à une idée reçue, l’air à Brest n’est pas aussi bon qu’on ne pense. On imagine que les vents d’ouest nous protègent, mais on a vécu, dernièrement encore, des épisodes de pollution où les normes ont été dépassées », souligne le Pr Jean-Dominique Dewitte, chef du service de pathologies professionnelles du CHRU de Brest, invité du prochain Lundi de la santé, consacré à la qualité de l’air et aux maladies respiratoires.

Pas seulement les poumons

« Le poumon est le premier organe, avec la peau, à être le plus en contact avec la pollution, les maladies respiratoires sont les premières à se manifester, mais la pollution joue aussi sur les maladies cardio-vasculaires ». Parmi ces maladies respiratoires, l’asthme est un excellent témoin de la qualité de l’air. Une dégradation est aussitôt ressentie par les personnes asthmatiques. En France, 42.000* décès prématurés par an sont attribués à la pollution de l’air.(voir) « Il y a plus d’asthme en Bretagne qu’ailleurs. Lundi, nous ne parlerons que de l’air extérieur, mais l’air intérieur a aussi ses polluants.

Et la ville n’est pas seule concernée, la qualité de l’air n’est pas forcément meilleure en Centre-Bretagne. Les épandages sentent mauvais, mais ils relâchent aussi dans l’atmosphère de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniac ». Les conseils en cas de pic de pollution sont, pour les personnes les plus fragiles (enfants, personnes âgées ou atteintes de maladies respiratoires), de sortir le moins possible et, surtout, de ne pas faire d’effort à l’extérieur.

« Faire un effort augmente la quantité d’air et de polluants au contact des poumons. On connaît les conséquences de l’inhalation des particules fines, mais maintenant on s’intéresse aussi aux particules ultra-fines, qui vont pénétrer profondément dans les alvéoles pulmonaires et dans le sang ensuite ».

*Le chiffre de 48.000 décès prématurés par an est aujourd’hui avancé par Santé Publique France.

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Pourquoi à Landerneau ?

Landerneau est un noeud routier.

Landerneau PM1O.04

Par ailleurs le centre ville, très encaissé, est le lieu d’émissions multiples s’ajoutant à celles de la circulation automobile (chauffage, industrie…).

De nombreux témoignages attestent que des personnes sensibles sont régulièrement incommodées par cette pollution. Combien de maladies chroniques ? Combien, comme à Brest, de décès prématurés à Landerneau ? Noter en particulier que l’EHPAD “An Elorn” accueille des personnes particulièrement fragiles. Il y a des jours où faire son jogging à Landerneau n’est pas indiqué !

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Que faire à landerneau ?

Connaître le niveau de la pollution. Il est important, en particulier au moment des pics de pollution, de pouvoir en informer les personnes sensibles. Pour cela il faut que Air Breizh, l’organisme agréé de surveillance de la qualité de l’air en Bretagne, y installe un site de mesure permanent. De telles mesures étaient annoncées dans le cadre de l’agenda 21 de la ville de landerneau, il faut rapidement les mettre en oeuvre.

Agir pour limiter la circulation automobile au centre ville. Interdire le transit des poids lourds. Amplifier la fréquentation du Bus, par exemple par le passage à la gratuité, comme à Carhaix. Développer de vraies piste cyclables.

Agir auprès des industriels et des particuliers pour qu’ils limitent leurs émissions polluantes. La publication régulière des niveaux de pollution étant un facteur de prise de conscience.

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Marine Tondelier, militante eelv, nommée déléguée générale d’ATMO France.

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Par , 25 septembre 2017 20 h 24 min

Marine Tondelier.02C’était avant qu’elle soit connue comme secrétaire nationale des Écologistes.

(ajouté le 08/07/2024)

Militante chez Europe Ecologie-Les Verts, attachée parlementaire de la sénatrice Aline Archimbaud, puis de Cécile Duflot, la Nordiste ouvre une nouvelle page de sa vie professionnelle en devenant la nouvelle déléguée générale d’Atmo-France. Marine Tondelier a accordé un entretien au Journal de l’environnement sur sa vision du mandat qui s’ouvre.

JDLE – A 31 ans, après une carrière dans le monde politique déjà assez fournie, vous prenez la tête d’un organisme plus institutionnel, qui chapeaute les 19 Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA). Quel sens cela a-t-il dans votre parcours ?

Marine Tondelier – Les questions sanitaires, et plus précisément de santé environnementales, ont toujours été un fil rouge dans mon parcours. En tant que collaboratrice parlementaire au Sénat, puis à l’Assemblée nationale, j’ai eu à connaître de sujets comme l’huile de palme, l’aspartame, le diesel, les particules fines, les perturbateurs endocriniens, les pesticides…

Le moment dans lequel nous sommes est intéressant car, dans l’imaginaire collectif, la qualité de l’air est devenue un vrai sujet de santé publique. Et si on a probablement atteint un stade, toujours perfectible mais satisfaisant, quant à la surveillance de l’air, c’est le passage à l’action qui est en jeu.

Car au moment où le Conseil d’Etat, sous la pression de l’Union européenne, met l’Etat en demeure d’agir, celui-ci a besoin de partenaires fiables, neutres et indépendants qui puissent le conseiller dans ses actions. Il y a beaucoup de mythes à faire tomber sur les phénomènes qui conduisent, par exemple, aux pics de pollution. Maintenant que l’on sait quantifier les polluants dans l’air, il faut continuer à affiner leur provenance, pour pouvoir améliorer le travail sur les causes.

JDLE – Est-ce à cause d’un déficit d’information du politique que l’on tolère encore des niveaux dangereux pour la santé publique ?

Marine Tondelier – Non, car tout le monde a les informations. Il y a peut-être une peur de ne pas réussir à agir… Quand on est un politique, on est là pour agir. Mais quand on prend conscience d’un problème -par exemple, améliorer rapidement la qualité de l’air-, et qu’on n’a pas les solutions concrètes, on est tenté de ne pas trop en parler et je crains que ce soit le cas tant que les élus n’auront pas plus de moyens pour agir, que ce soit en termes budgétaires ou de compétences.

Pour aider au passage à l’action, les politiques publiques ont besoin d’être évaluées, scénarisées en amont et réévaluées en aval. Au moment où les lobbies de toute part s’organisent pour ou contre, comme lors de la fermeture des voies sur berges par exemple, on a besoin de faits objectifs qui ne puissent être remis en cause.

JDLE – Le lobby agricole est responsable d’une part importante des pollutions atmosphériques, en contribuant notamment à la formation de particules fines au printemps ou à la dissémination de pesticides. Les émissions d’ammoniac ne diminuent pas depuis plusieurs années. Que peut-on attendre des AASQA face à ce problème ?

Marine Tondelier – Nous ne sommes pas là pour accuser un tel ou un tel, d’autant que les gens font ce qu’ils sont autorisés à faire. Pour bien connaître le monde agricole [ses grands-parents étaient agriculteurs dans le Pas-de-Calais], je sais qu’ils ont des difficultés financières, et travaillent dans un cadre réglementé qu’ils estiment déjà très strict. Par ailleurs, ces personnes ont été formées d’une certaine façon, en fonction de techniques dont on leur disait qu’elles n’étaient pas dangereuses.

C’est en train de changer aujourd’hui, avec une prise de conscience facilitée par le fait que c’est justement le monde agricole qui est le plus exposé. Il y a un gros travail d’acculturation à faire avec eux. Des travaux sont en cours avec les chambres d’agriculture, et aussi avec l’Anses [qui publiera prochainement une liste d’une trentaine de pesticides les plus fréquemment détectés dans l’air, prélude à une surveillance harmonisée de leur présence par les AASQA].

JDLE – L’évolution des concentrations de polluants réglementés montre que nous revenons de loin, compte tenu des niveaux mesurés il y a encore 10 ans dans certaines zones. Dans 20 ans, dira-t-on la même chose sur l’air intérieur ?

Marine Tondelier – Ce qui est préoccupant, c’est que l’on respire cet air intérieur 80% de la journée. Une loi qui va entrer en vigueur dès 2018 rendra obligatoire, dans les lieux recevant des enfants de moins de 6 ans, dans les écoles maternelles et les écoles élémentaires, la mesure de certains polluants[1]. C’est un défi, avec une pression sociétale très forte.

Mais il ne suffit pas de dire aux gens que c’est dangereux. Il faut les informer sur ce qu’ils peuvent faire. Ce sujet est une « nouvelle frontière », avec d’un côté ce que l’on maîtrise et de l’autre des sujets que l’on possède moins, comme les pesticides, les pollens, les nanoparticules et la qualité de l’air intérieur.

JDLE – L’air devrait-il être sanctuarisé, au lieu d’être traité comme une poubelle ?

Marine Tondelier – Sur le principe, oui. Mais la question, c’est de savoir comment on fait. En 1996, la France s’est donné pour objectif que chacun respire un air qui ne nuise pas à sa santé. Vingt ans après, il est temps de passer des grandes déclarations à leur mise en œuvre effective. Je suis fière aujourd’hui de travailler à Atmo-France, aux côtés de ces acteurs qui essaient de mesurer mieux, de conseiller mieux les acteurs publics, pour qu’à la fin on ne se contente pas d’une déclaration ; mais que soient prises des mesures ayant un effet positif sur la santé des Français, sur les rendements agricoles, l’usure des bâtiments, etc.

Il faut réussir à concilier les batailles pour le climat et l’environnement avec celles pour la santé, qui souvent sont menées parallèlement. Et qu’un euro dépensé pour le climat soit un euro utile -ou en tout cas ne soit pas dépensé au détriment de la qualité de l’air.

Voir encore :

Lire aussi :

La surveillance de la pollution de l’air, une bien tardive préoccupation.

La “compétence eau” à la Bretagne ? Encore une belle arnaque !

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Par , 14 août 2017 15 h 06 min

C’est un article du journal de l’environnement qui nous le rappelle cet été : La région Bretagne a officiellement hérité de la compétence en matière de gestion de l’eau, selon un décret publié le 6 mai au Journal officiel.

Etat de l'eau e Bretagne.01b

Et l’article de rappeler que “avec 35% des masses d’eau de bonne qualité, la Bretagne s’est fixée pour objectif d’en avoir 61% d’ici 2021”.

35% des masses d’eau “de bonne qualité” en 2017 ?

Est-il utile de rappeler que la Directive cadre Européenne du 23 Octobre 2000 dont le but est “la préservation et la restauration de l’état des eaux superficielles (eaux douces et eaux côtières) et eaux souterraines”, a fixé comme objectif “d’atteindre d’ici à 2015 le bon état des différents milieux sur tout le territoire européen” ! Ce qui s’est traduit en France par : “atteindre en 2015 un taux de 66% de masses d’eau en bon état et viser 90% en 2021″.

Encore faut-il rappeler ce qu’on appelle ” “bon état” dans la transposition française de la directive cadre européenne. Est considéré comme en bon état un cours d’eau dans lequel le taux de nitrates est inférieur à 50mg/l alors que l’on sait qu’en Bretagne il faudra descendre en dessous de 10mg/l pour voir disparaître les marées d’algues vertes.

Autant dire que, dès à présent, les élus régionaux bretons annoncent leur échec.

D’ailleurs quel pouvoir leur donne-t-on ?

“En vue d’une gestion coordonnée des différents sous-bassins hydrographiques de la région Bretagne, justifiée par l’état des eaux de surface et des eaux souterraines présentant des enjeux sanitaires et environnementaux, la région Bretagne assure, à l’échelle de son territoire, les missions d’animation et de concertation dans le domaine de la gestion et de la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques mentionnées au 12° du I de l’article L. 211-7 du code de l’environnement.”

“Animation, concertation”. Résumons : aucun pouvoir. Ni celui de décider de nouvelles normes ni de moyens d’action dans le domaine de la police de l’eau. Leur seule compétence est celle de la propagande : faire croire aux bretons qu’on leur accorde un privilège qui est en réalité celui de devoir assumer seuls, en Bretagne, l’échec de la politique française de l’eau totalement dépendante de la puissance des lobbies de l’agriculture et des entreprises privées de l’eau.

Quand on sait que l’ex président de région Le Drian a choisi comme Vice-président à l’agriculture et à l’agro-alimentaire, Olivier Allain, président de la FDSEA des Côtes d’Armor, le département le plus, pollué de Bretagne. Quant on sait que ce dernier ayant suivi son patron chez Macron et a été un moment “pressenti” comme ministre de l’agriculture, l’environnement breton peut légitimement s’inquiéter de cette “nouvelle compétence”.

FNE affiche

Une affiche qui avait valu à FNE de subir les foudres du président de Région Jean-Yves le Drian allant même jusqu’à menacer de porter plainte pour “diffamation de la Bretagne” avant de se rétracter.

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Au sujet du prétendu “bon état” de l’eau.

Voir le Guide technique Relatif à l’évaluation de l’état des eaux de surface continentales (cours d’eau, canaux, plans d’eau)

Eau Bon état.02.

Faut-il rappeler que 50mg/l de nitrates (NO3-) c’est la limite maximale de potabilité de l’eau eu robinet et qu’au dessus de ce taux dans une rivière on n’a plus le droit de la prélever pour la traiter !

Fait-il rappeler le nombre guide de 25mg/l de l’OMS et la nécessité de descendre au dessous de 10mg/l pour voir la fin des marées vertes ?

Dès le début, la traduction, en France, de la directive cadre européenne était elle même une vaste esbroufe.

Non à la centrale électrique à gaz à Landivisiau. Lettre ouverte à Nicolas Hulot.

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Par , 9 août 2017 10 h 56 min

M. Hulot, 5 associations opposées à la construction d’une centrale à gaz à Landivisiau, vous interpellent.

Au moment où le gouvernement français affirme vouloir faire de la France un leader dans la lutte contre le réchauffement climatique, vous ne pouvez pas subventionner la construction d’une centrale électrique à gaz à Landivisiau ou ailleurs.

Landivisiau-centrale Hulot

M. Nicolas HULOT

Ministre de la Transition Écologique et Solidaire

Hôtel de Roquelaure

246, Boulevard St Germain

75007 PARIS

Landivisiau, le 3 août 2017

Lettre ouverte concernant le projet de construction d’une centrale électrique à gaz (CCCG) à Landivisiau (29).

Monsieur le Ministre,

Vous vous êtes déplacé le vendredi 21 Juillet 2017 à Brest et vous y avez rencontré des représentants de la société civile ainsi que des chefs d’entreprises œuvrant dans le domaine des énergies renouvelables.

Vous auriez pu aussi rencontrer des acteurs économiques et associatifs représentant des citoyens, des consommateurs et des agriculteurs bio qui luttent depuis 7 ans contre un projet d’Etat destiné à construire une centrale de production électrique fonctionnant au gaz à Landivisiau. Ce projet devrait bénéficier d’une subvention de 50 millions € par an pendant 20 ans, renouvelable une fois. Nous sommes nous-mêmes engagés pour « protéger les écosystèmes, tout en accélérant l’inévitable transition énergétique » tel que vous l’avez déclaré. C’est pourquoi nous ne pouvons comprendre que, au moment où le gouvernement français entend faire de la France un leader dans la lutte contre le réchauffement climatique, il décide de subventionner une installation de forte puissance, polluante, utilisant des énergies fossiles et dont l’utilité n’est pas prouvée compte tenu de la montée en puissance continue de la production électrique en Bretagne.

Nous vous demandons donc de mettre fin à ce projet pharaonique d’un demi-milliard € qui rejetterait dans l’atmosphère 1.5 million de tonnes de CO2 par an. Vous vous êtes engagé « à lever les verrous pour changer de modèle ». C’est l’occasion ou jamais.

Il n’a échappé à personne que l’hiver 2017 a été rigoureux, qu’un tiers des centrales nucléaires françaises étaient à l’arrêt et que les centrales thermiques de Dirinon et de Brennilis, prévues pour répondre aux pics de consommation, ont tourné moins de 500 heures ! Et on voudrait nous faire croire que la centrale de Landivisiau n’aurait pour but que de pallier les pics de froid en Bretagne, alors qu’il est prévu qu’elle tournerait 3000 à 6500 heures par an. Nous ne sommes pas dupes et sommes mobilisés pour empêcher ce projet qui serait financé par les citoyens par le biais de la CSPE, enrichirait les actionnaires de Direct Energie et polluerait notre territoire.

Nos associations sont à votre disposition pour vous donner de plus amples informations si vous le souhaitez.

Veuillez agréer, Monsieur le ministre, l’expression de notre haute considération.

Les Signataires :

L’assocation Landivisiau Doit Dire Non A La Centrale

Force 5

S – EAU – S

CLCV du Finistère

landi hulot

Macron Trump.04

Centrale à landivisiau. Sept ans de luttes.

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Par , 27 juillet 2017 4 h 15 min

24 juin en clôture de la conférence de lancement du « pacte mondial pour l’environnement », le président de la république, Emmanuel Macron, déclare :

“Le projet d’un pacte mondial sur le climat est un défi lancé à l’humanité comme avant furent les combats pour les droits civiques ou pour les droits sociaux ou culturels mais le défi, ici, est plus grand encore, ce n’est pas seulement de la dignité de l’homme dont il s’agit mais de sa survie”

Pendant ce temps le gouvernement français se prépare à financer le groupe Direct Energie, à raison de 40 millions d’euros par an, pour la construction d’une centrale électrique à gaz, à la fois inutile et polluante, dans la commune de Landivisiau dans le Finistère.

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Un Pacte Le Drian-Besson.

Quelle mouche a piqué Jean-Yves Le Drian en cette année 2010 ou plutôt quel lobby est venu lui susurrer ce projet à l’oreille ? Toujours est-il qu’il a décidé qu’il fallait absolument une centrale électrique à gaz de 450Mw en Bretagne et plus précisément le plus à l’Ouest possible. Le tout enveloppé dans un “Pacte Electrique Breton” destiné à faire passer la pilule.

Un appel d’offre était lancé et le choix rapidement fait : ce serait à Landivisiau et ce serait Direct Energie.

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Mais revenons sur la raison avancée.

Encore le coup de la panne !

“Le déséquilibre structurel entre la production et la consommation bretonne expose l’ensemble de la Bretagne à un risque généralisé d’écroulement de tension (blackout),” annonçait le texte du “Pacte”

Blackout. Le mot était lancé et repris par l’ensemble des lobbies de l’agriculture et de l’industrie. Le coup de la panne on nous l’avait déjà fait 40 ans plus tôt pour tenter d’imposer une centrale nucléaire à Plogoff. Victoire à Plogoff et pas de centrale nucléaire à la pointe du raz. Et pourtant pas une seule coupure de courant depuis cette date !

Rapidement l’argument se dégonflait. Récemment encore, malgré l’arrêt d’un nombre exceptionnel de centrales nucléaires et le froid vif de janvier 2017, François Brotte, président du directoire de RTE (Réseau de Transport de l’Electricité) tenait à rassurer les bretons : aucun risque de cataclysme !

landi 7 ans 02

Le Télégramme

Un autre argument était avancé.


La Bretagne boulimique en Electricité ?

Sous couvert de présenter deux scénarios d’économies d’électricité trois courbes étaient présentées dans le dossier du “Pacte”. L’une, “tendancielle” prolongeait la croissance des années précédentes. Les deux autres s’appuyaient sur des programmes d’économies plus ou mois rigoureux. Mais toutes envisageaient une augmentation continue de la consommation.

Erreur ! La réalité est que la consommation s’est stabilisée en Bretagne comme en France et que des centrales à gaz ont été arrêtées, comme celle de Montoir de Bretagne, faute de demande. (Voir le rapport de RTE pour 2016).

RTE bilan 2016.04
Pour rappel : ce que prévoyait le “Pacte”

conso bretagne 2015.04a
En noir : la réalité de la consommation. Le “Pacte” était de la pure propagande !

Sept ans de lutte et un espoir.

Cela a commencé par l’enquête publique en mairie de Landivisiau avec un dossier bidonné et des commissaires enquêteurs comme d’habitude aux ordres et donnant un avis favorable au projet malgré les milliers d’avis d’opposants. Ont suivi : réunions d’information, manifestations, rassemblements et actions en justice. Cinq ans de Guérilla que nous ne pouvons résumer ici. Et puis un espoir : la Commission Européenne se penchait sur le dossier et en particulier sur une de ses clauses concernant un financement public annuel de 40 millions d’euros pendant vingt ans renouvelables à Direct Energie.

Quand le gouvernement français se prépare à subventionner l’usage des énergies fossiles.

L’appel d’offre pour la construction de la centrale comportait une clause particulièrement attractive :

“Dans le cadre du présent appel d’offres, le producteur touchera une prime fixe annuelle PT, calculée comme le produit de la puissance active garantie Pgar et d’une prime P exprimée en €/MW/an. Cette prime fixe est destinée à couvrir uniquement les surcoûts liés à la localisation de l’installation, à l’acheminement du gaz et à la date prévue de mise en service.”

Ainsi, l’entreprise Direct Energie était choisie “avec un écart important par rapport aux autres candidats, au titre du critère de la prime fixe demandée pour couvrir les surcoûts liés à la localisation de l’installation, à l’acheminement du gaz et à la date de mise en service”.
Elle se voyait ainsi attribuer une prime de 40 millions d’euros par an pendant 20 ans renouvelables pour la construction d’une centrale à Landivisiau.

Mais chacun sait que l’Europe “libérale” est sensible aux primes d’Etat susceptibles de fausser la concurrence. La France ayant choisi de justifier cette prime dans le cadre de la procédure dite de “capacité” permettant aux états de subventionner une installation de production d’énergie dans des cas extrêmes, la commission européenne chargée de la concurrence se saisissait du dossier.

Les doutes de la commission européenne.

A l’évidence la Commission Européenne n’était pas convaincue !

Dans une publication du 13 novembre 2015 la Commission ouvrait “des enquêtes approfondies sur des projets français visant à rémunérer la capacité de production d’électricité”.

Elle motivait ainsi son initiative :”La Commission européenne a ouvert deux enquêtes approfondies distinctes pour évaluer si des projets français concernant un mécanisme de capacité à l’échelle nationale et un appel d’offres pour une nouvelle centrale au gaz située en Bretagne sont conformes aux règles de l’UE en matière d’aides d’État

La Commission craint que ces projets visant à rémunérer la capacité de production d’électricité puissent, dans le cas du mécanisme de capacité à l’échelle nationale, favoriser certaines entreprises par rapport à leurs concurrents et empêcher l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché et, dans le cas de la centrale au gaz située en Bretagne, soutenir un seul type de technologie ou une seule solution.”

Un article publié par le journal Ouest-France résumait la situation :

Centrale-de-Landivisiau.-Les-doutes-de-lEurope

cliquer sur l’image pour agrandir.

Extraits :

La commission “doute que l’installation et l’exploitation de la centrale de Landivisiau soient susceptibles d’être qualifiées de Sieg [service d’intérêt général]. Une remise en cause de la nécessité même de cette centrale. “Les autorités françaises, estime Bruxelles, n’ont fourni aucun élément montrant qu’il y a eu un problème de sécurité d’approvisionnement en Bretagne dans le passé, même pas en cas de températures exceptionnellement basses telles que celles enregistrées en 2012”

Ou encore :

“Pour les opposants à la construction d’une centrale CCG en Bretagne, brûler du gaz en pleine lutte contre le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique serait une aberration.

Ils interprètent déjà la teneur du rapport d’orientation sur les mécanismes de capacité comme une indication sur ce que pourrait être le jugement de Bruxelles : « On imagine mal la Commission se déjuger, en émettant, pour la Bretagne, un avis contraire aux conclusions de son enquête générale sur les mécanismes de capacité. »

Dans cette hypothèse, le projet de Landivisiau, au point mort depuis deux ans, pourrait connaître une nouvelle chute de tension, voire disjoncter.”

On peut lire aussi l’article de René Pérez :

Centrale de Landivisiau. Des retards à l’allumage

Les opposants avaient donc toutes les raisons de croire que ce projet de centrale subventionnée sur des fonds publics allait être abandonné. Et pourtant …

Les “vérités alternatives” de la commissaire Margrethe Vestager.

La commission européenne ayant lancé une consultation, les opposants se sont appliqués à transmettre leurs arguments allant dans le sens des “doutes” exprimées par celle-ci. Puis vint une longue attente et l’espoir d’être enfin entendus.

C’est le 15 mai 2017 que le verdict tombait. Une autorisation accordée !

Annoncée une semaine après l’élection de Emmanuel Macron, cela ne pouvait apparaître que comme un cadeau au nouveau président et à son nouveau ministre des affaires étrangères, le promoteur de la centrale de Landivisiau, Jean-Yves Le Drian.

“La Commission européenne a autorisé, sous conditions, l’aide que la France envisage d’octroyer à la Compagnie électrique de Bretagne en vue de la construction d’une centrale électrique alimentée au gaz à Landivisiau, en Bretagne. La mesure répond aux préoccupations liées à la sécurité d’approvisionnement électrique en Bretagne et est à la fois proportionnée et nécessaire.”

Telle est l’introduction de la conférence de presse tenue par Mme Margrethe Vestager, commissaire chargée de la politique de concurrence.

Plus précisément la commissaire déclarait à ce sujet :

« La construction de la centrale électrique de Landivisiau, en Bretagne, contribuera à garantir l’absence de coupures de courant dans cette région, tout en préservant la concurrence sur le marché de l’électricité. »

Encore une fois on nous ressortait le blackout !

Que disait pourtant la commission à ce sujet :

“Les autorités françaises n’ont fourni aucun élément prouvant qu’il y a eu un problème de fiabilité en Bretagne dans le passé. Par exemple, le graphique au schéma 6 ci-dessus montre que RTE prévoit un déficit de 350 MW en Bretagne en 2012. Toutefois, aucune information sur des problèmes effectifs de fiabilité n’a été fournie pour cette année, bien que la France ait connu un hiver exceptionnellement froid. Ce schéma prévoit également la fermeture des installations de Brennilis et Dirinon en 2017 et de la centrale de Cordemais en 2020, alors que les autorités françaises indiquent que ces installations pourraient rester actives jusqu’en 2023. ”

Ce que confirmait, nous l’avons déjà noté, le patron du réseau de transport de l’électricité (RTE) en février 2017 !

Ou encore :

froid télégramme.02
cliquer sur l’image.

Où Mme Margrethe Vestager va-t-elle chercher ses informations ? Chez les responsables de la distribution de l’électricité en France ou chez Jean Yves Le Drian, porte parole des lobbies bretons, adepte, lui aussi, de ces “vérités alternatives” chères à Donald Trump et, semble-t-il, à la Commissaire européenne.

Préserver la concurrence ?

Voyons à nouveau comment en doutait la commission :

“il apparaît que certains des critères d’attribution dans le cahier des charges pourraient avoir empêché des candidats potentiels de participer à l’appel d’offres. En l’absence de ces critères, un plus grand nombre d’entreprises auraient pris part à la procédure d’appel d’offres, augmentant la concurrence et, éventuellement, minimisant les coûts pour la collectivité. Par conséquent, la Commission a des doutes quant au fait que l’appel d’offres n’ait pas conduit à une surcompensation.”

En gros la commission n’avait pas été dupe : le cahier des charges avait été construit sur mesures pour que Direct Energie emporte le marché. Aujourd’hui, alors que rien n’est changé, la commissaire ne tient aucun compte de cet avis et considère que la concurrence est bel et bien préservée : encore une “vérité alternative” ?

Mais voyons plus loin.

Le communiqué poursuit :

“L’enquête approfondie de la Commission a révélé que la mesure était compatible avec les règles de l’UE en matière d’aides d’État, et notamment avec les lignes directrices de 2014 concernant les aides d’État à la protection de l’environnement et à l’énergie.”

Ayons la curiosité de cliquer sur le lien et voyons ce que dit cette “enquête approfondie”.

“La Commission craint que le mécanisme de capacité envisagé par la France puisse, sous sa forme actuelle, favoriser certaines entreprises par rapport à leurs concurrents et empêcher l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché. En outre, elle examinera si les objectifs du mécanisme ne pourraient pas être atteints par des mesures moins coûteuses et entraînant moins de distorsions. La Commission étudiera également si le mécanisme envisagé est réellement approprié pour encourager les investissements dans de nouvelles capacités.”

Ou encore :

“La Commission s’inquiète en particulier du fait que l’aide sera accordée à un seul type de technologie et n’est pas ouverte à d’autres solutions potentielles, comme celles également mises en œuvre en Bretagne (ainsi que le prévoit le « pacte électrique breton »), à savoir d’autres types de production d’électricité, une gestion de la demande, des extensions de réseau ou des solutions de stockage. De plus, à ce stade, la Commission considère qu’il existe un risque de voir se créer un marché dépendant des subventions, dans lequel les investisseurs n’élaboreraient des projets que sur la base d’appels d’offres prévoyant des aides d’État. En conséquence, l’appel d’offres pourrait, à long terme, risquer d’aggraver le problème d’adéquation de la capacité.”

La commissaire a-t-elle seulement lu cette “enquête approfondie” ? Comment ose-t-elle la citer en appui de son autorisation à subvention ?

Un deuxième lien nous dirige vers “les aides d’État à la protection de l’environnement et à l’énergie

Limitons nous à une citation : “Les aides à l’environnement ont pour objectif général d’augmenter le niveau de protection de l’environnement par rapport à celui qui serait atteint en l’absence d’aide. La stratégie Europe 2020 en particulier fixe des objectifs, chiffrés notamment, en matière de croissance durable, en vue de soutenir la transition vers une économie efficace dans l’utilisation des ressources, compétitive et à faible intensité de carbone.”

En quoi subventionner une centrale à gaz serait-il compatible avec cette directive qui vise, à l’inverse, à permettre de subventionner les énergies renouvelables, éolien, solaire, hydroliennes… ceci dans le but de lutter contre le réchauffement climatique ?

Notons, cerise sur le gâteau, que la subvention accordée à Direct Energie serait prélevée sur la “Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE)” dont une des raisons d’être est “le surcoût associé aux politiques de soutien aux énergies renouvelables et à la cogénération” !

Pourtant le communiqué faisait mention du “rapport final publié en novembre 2016“, dans lequel Mme Margrethe Vestager déclarait :« Les mécanismes de capacité doivent répondre aux problèmes survenus sur le marché et être ouverts à toutes les technologies et aux opérateurs d’autres pays de l’UE. Ils ne doivent pas constituer une subvention déguisée en faveur d’une technologie spécifique, comme les combustibles fossiles”.

Qui pourrait nier que la subvention accordée à Directe Energie serait une subvention à une “technologie spécifique utilisant un combustible fossile”. Rien dans le rapport sur les mécanismes de capacité ne justifie la centrale de Landivisiau. Tout, au contraire, devrait l’exclure de toute subvention.

Il nous semblait évident que la commission allait conclure dans le sens des doutes qu’elle avait émis et qui rejoignaient les nôtres. Elle a reculé devant les lobbies politiques et économiques. Pour autant les raisons de refuser cette centrale, et en particulier de refuser de la subventionner, sont tout aussi solides. Avec ou sans l’avis de la commission, nous ne renoncerons pas.

Voir le texte de la commission du 15 mai 2017.

EDF, payeur mais exclus du marché !

Privatisation du marché de l’énergie oblige : une condition à ce subventionnement public était imposée par la commission : le producteur “historique”, à savoir EDF, devait être exclus des bénéficiaires !

Article 2
La France prend les mesures nécessaires afin de s’assurer que, pour toute la durée de l’aide mentionnée à l’article 1er, le bénéficiaire de la mesure ne puisse valoriser l’énergie de la centrale auprès d’un opérateur qui disposerait sur le marché français de plus de quarante % des capacités de production d’électricité, que ce soit via un accord de tolling ou un contrat de vente à long terme de l’énergie produite par la centrale.

A comparer à la clause inscrite dans l’appel d’offre :

3.4.2 Achat d’électricité
Conformément à l’article L. 311-12 du code de l’énergie, lorsqu’il n’est pas retenu, Electricité de France est tenu de conclure un contrat d’achat de l’électricité avec le candidat retenu, en tenant compte du résultat de l’appel d’offres.

C’est d’ailleurs l’existence d’un tel contrat qui garantissait à Direct Energie, en plus de la prime, l’intérêt économique de l’opération.

Dans le “plan d’affaires” déclaré par Direct Energie (rebaptisée Compagnie Electrique de Bretagne, CEB), il est indiqué :

“A l’appui de l’offre soumise aux autorités françaises, CEB a communiqué un plan d’affaires. Ce plan d’affaires montre un taux de rendement interne (’TRI’) après impôt de [5-10] %. Cette rentabilité prend pour principales hypothèses : un volume horaire d’utilisation d’environ [3 000-6 500] heures par an ; un investissement initial de [400- 500] millions d’euros. Les recettes reposent d’une part sur une prime de […] EUR/MW/an et d’autre part sur une rémunération nette résultant d’un contrat de tolling représentant une rémunération moyenne de […] d’euros par an.

Cet accord de tolling est un contrat de droit privé conclu entre CEB et un toller, (la contrepartie au contrat, par exemple EDF) prévoyant l’achat par ce dernier d’une quantité fixe d’électricité.”

Attendons donc avec intérêt les mesures qui seront prises par la France pour interdire au “toller” EDF, d’acheter l’électricité de Direct Energie alors que l’appel d’offre prévoit que EDF est tenu à signer un contrat d’achat avec ladite entreprise et que c’est EDF qui fournira les 40 millions annuels de subventions à la centrale.

Tartuffe à l’Elysée ?

Alors que le projet de centrale électrique à gaz à Landivisiau n’est toujours pas abandonné, il semble intéressant de noter les “bonnes paroles” de ces politiques qui prétendent vouloir se présenter comme les leaders mondiaux de la lutte contre l’effet de serre, à commencer par notre nouveau président.

Le Monde, 24 06 2017 :

Emmanuel Macron poursuit son OPA dans le dossier du changement climatique. Intervenant samedi 24 juin en clôture de la conférence de lancement du « pacte mondial pour l’environnement », le président de la république a créé la surprise par l’engagement pris devant l’auditoire du grand amphithéâtre de la Sorbonne. Il a annoncé vouloir « aboutir à un texte, convaincre [ses] partenaires et porter dès septembre prochain, devant l’assemblée générale des Nations unies [ONU], le projet de pacte mondial pour l’environnement ».

« Sur le plan planétaire, nous devons franchir une nouvelle étape après l’accord de Paris [conclu fin 2015 pour lutter contre le réchauffement] », a scandé le chef de l’Etat qui a pris la parole après l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le président du Conseil constitutionnel (et ex-président de la COP21), Laurent Fabius, copilote de cette initiative avec le think tank français le Club des juristes. « Personne ne peut dignement aujourd’hui prétendre lutter contre le terrorisme et pour la paix dans le monde en ne s’attaquant pas au changement climatique, a insisté M. Macron.

Déclarons à notre tour au président de la république française que “Personne ne peut dignement aujourd’hui prétendre s’attaquer au changement climatique et en même temps subventionner la construction d’une centrale électrique à gaz fossile à Landivisiau ou ailleurs”.

Voir aussi :

Centrale de Landivisiau. ENGIE contre Direct-Energie.

Pacte électrique breton. De l’art de faire mentir les chiffres.

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