48000 morts par an en France. Respirer, est-ce encore bien vivre ?

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Par , 26 septembre 2016 15 h 20 min

Dimanche 25 septembre, Aurélie Luneau a consacré son émission “de Cause à effets”, le magazine de l’environnement, à la pollution de l’air.

Sans détours et dans un langage clair, Maria Neira, directrice du Département Santé publique et environnement à l’Organisation Mondiale de la Santé et Robert Barouki, toxicologue, directeur de l’unité INSERM « pharmacologie, toxicologie et signalisation cellulaire » ont détaillé la nature et l’étendue des dégâts causés à la santé par les particules fines, les pesticides et autres polluants atmosphériques. Invité de l’émission suite à la publication de mon livre “Respirer tue. Agir contre la pollution de l’air” (Lemieux éditeur) j’ai pu témoigner des situations concrètes vécues sur le terrain, en particulier à Landivisiau (à partir de 26:30).


Le lien vers l’émission

Une émission à conseiller. Noter en particulier la qualité des compléments et liens notés sur le site de l’émission

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Michel Onfray à Huelgoat. Une parole libre.

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Par , 4 septembre 2016 15 h 05 min

Un article du télégramme.

Onfray
Philosophe ancré dans son époque, fidèle à une gauche anti-libérale, Michel Onfray est un homme libre. Les réactions passionnelles suscitées par ses analyses post-attentats ne le font pas dévier de son chemin. Pour parler au plus grand nombre, il créé sa web TV.

> Vous êtes ce samedi l’invité de l’Ecole des filles de Huelgoat (29). Quel va être le thème de votre intervention ?

Huelgoat est un lieu marqué par le poète Victor Segalen qui y est mort. Je rentre d’un voyage aux Marquises sur ses traces. Je vais donc parler de son œuvre et plus particulièrement de sa réflexion sur la façon dont les civilisations disparaissent. Lui qui a réfléchi à cette question à partir de la civilisation maorie nous permet de réfléchir sur le destin de la nôtre…

> L’idée de vous retrouver dans un ancien pensionnat – vous avez vécu l’expérience et n’en gardez pas un bon souvenir – vous inspire quoi en cette période de rentrée scolaire ?

Il existe un remarquable Propos d’Alain qui est la clé de tout ce que je suis : il s’intitule «L’odeur du réfectoire». Alain, qui a lui aussi connu la souffrance du pensionnat, explique que quiconque a connu ce genre d’expérience devient un rebelle pour la vie et se comporte comme un âne impossible à atteler… La proximité de la rentrée scolaire, je l’ai longtemps vécue comme élève, puis une vingtaine d’années comme professeur. Aujourd’hui, alors que j’ai démissionné de l’Éducation nationale en 2002, c’est un réel plaisir de voir arriver un déplaisir auquel on échappe !

> Quelle est la place du philosophe dans la cité du XXIe siècle ?
Le philosophe n’existe pas, il existe des philosophes. Certains se font payer très cher par des laboratoires de pharmacie des conférences où ils enfilent des perles mondaines en citant Spinoza ou Hegel; d’autres distribuent leur savoir lors de croisières, semble-t-il, très bien payées ou dans des principautés pour amuser des princesses; d’autres invitent des chefs d’État à bombarder des populations innocentes au nom des droits de l’homme; d’autres encore s’étranglent quand on leur fait savoir que ceci explique peut-être cela. Comme vous voyez, tout est possible…


> Vous aimez justement expliquer qu’un philosophe ne doit pas penser en dehors de la réalité de son époque. En intervenant après les attentats commis par Daesh et en déclarant que « droite et gauche avaient semé la guerre contre l’Islam politique », vous vous êtes retrouvé au cœur de violentes polémiques. Vous le regrettez ?

D’abord je n’ai jamais dit ça, c’est ce que les journalistes qui, eux, aiment la polémique, m’ont fait dire. Ensuite, j’ai fait mon travail en posant la question que tout philosophe devrait poser: d’où vient le terrorisme? Soigner une maladie suppose qu’on en connaisse d’abord la cause. Certains renvoient à la mauvaiseté congénitale des terroristes, au caractère intrinsèquement violent de l’Islam: on n’est guère avancés! Pour ma part, je mets ce terrorisme comme partiellement en relation avec notre politique étrangère indexée depuis 1991 sur celle des États-Unis qui bombardent des pays musulmans et ont fait 4millions de morts, musulmans, depuis cette date. L’Islande est-elle attaquée ? Et la Suisse ? Et le Portugal ? Et l’Irlande ? Étonnant, non ?

> Votre athéisme vous amène-t-il à penser que les religions, quelles qu’elles soient, sont source de fanatisme et de déséquilibre ?

L’athée que je suis ne croit pas que l’athéisme soit plus une garantie contre la barbarie que la religion. Il y a des athées barbares, Lénine, Staline, Mao, et des croyants qui font avancer la civilisation, Montaigne, François d’Assise, Bach, Michel-Ange par exemple.

> Vous dénoncez la débilité de certaines émissions télé – je pense à vos déclarations concernant Cyril Hanouna – qui contribuent, selon vous, à une radicalisation des jeunes. Est-ce à dire que le manque d’instruction contribue au fanatisme et au terrorisme ?

Les médias de masse ont transformé le peuple qui, jadis, était éduqué par l’école laïque, gratuite et obligatoire, en populace abrutie à coup d’émissions consternantes. Ce qui fait que ces décérébrés peuvent, en effet, tout aussi bien croire qu’en écrasant un enfant dans sa poussette, on va directement au paradis où les attendent des vierges ou bien, disons, que le terrorisme ici n’a rien à voir avec ce que fait l’Occident dans les pays de l’Umma – la communauté musulmane !

> Vos échanges, vos participations à certains talk-shows, vos déclarations sur les réseaux sociaux ne contribuent elle pas à transformer l’intellectuel en simple polémiste ? Et à vous rendre finalement moins audible ?

Tout dépend des questions qu’on me pose… Mais les médias de masse ne veulent pas le débat, l’analyse, la réflexion, ils souhaitent la polémique, l’agressivité, la méchanceté qui sont les meilleurs ingrédients pour produire l’audimat qui permet aux animateurs d’être reconduits dans leurs émissions et augmentés la saison suivante. Voilà pourquoi je crée ma web-TV en septembre…

> Quel va être son contenu et quel sera votre rôle ?

Elle va s’appeler michelonfray.com. Je l’ai voulue comme l’occasion de faire entendre la voix de mes compagnons de l’Université Populaire qui y enseignent bénévolement! Il y a donc eu une dizaine années de tournages amateurs de ces cours-là, qui vont être mis en ligne pour sa partie gratuite. Puis il y aura également mes cours, ceux, anciens, de «La Contre-histoire de la philosophie», mais aussi ceux, récents, de «La Brève Encyclopédie du monde». Enfin, il y aura une partie dans laquelle j’interviendrai pour commenter l’actualité sur des sujets de mon choix, avec des formats de mon choix. Nous travaillons avec une maison de production parisienne qui assure la partie technique. Ce qui m’oblige à en faire un média en partie payant – 4 ¤ par mois ou 40 euros pour l’année.

> Comment s’adresser et intéresser les gens qui n’ont pas eu la chance d’accéder à la connaissance ?

Simplement, avec les mots qu’utilisaient Lucrèce et Marc-Aurèle dans l’Antiquité et qui sont ceux qu’utilisaient les enfants que formait la République au temps où elle enseignait ce qu’on appelait alors les humanités. En évitant aussi de prendre son auditoire de haut pour lui montrer qu’on sait et qu’il ne sait pas, autrement dit en n’humiliant pas celui qui s’est déplacé pour apprendre et non pour prendre une leçon.

> Vous avez été un militant de la gauche extrême et vous avouez aujourd’hui votre dédain «de toutes les classes politiques». Une forme de renoncement ?

Non… Gauche extrême, sûrement pas… J’ai soutenu, un temps, Besancenot quand il prétendait sortir la gauche extrême de son extrémisme afin, disait-il, d’en faire une dynamique mouvementiste, libertaire, féministe et écologiste. J’ai vite compris qu’il voulait juste repeindre la façade mais garder les mêmes produits avariés en magasin. Je suis resté fidèle à ma gauche, elle est antilibérale. Être fidèle à une gauche devenue infidèle n’est pas fidélité mais bêtise. Je n’ai renoncé à rien. Mais regardez autour de vous, à gauche, il est facile de voir depuis le virage libéral de 1983 qui a renoncé à être de gauche !

> Être libertaire en France en 2016, cela se traduit comment ?

En étant seul de son parti, en mettant en pratique ce qu’on enseigne, en se trouvant du côté du peuple, des petits, des sans-grades, des oubliés, en ne souscrivant pas à des idéologies liberticides, en croyant à l’éducation populaire, en ayant fait son deuil du grand soir (pour ma part, je n’y ai jamais cru…) pour lui préférer de modestes petits matins où l’on fait avancer lentement mais sûrement les idées auxquelles on croit. En ne tergiversant jamais sur la liberté et la justice.

> Vous avez déclaré, à propos des polémiques sur le burkini, que « nous étions en train de nous occuper des petites choses ». Quelle est, selon vous, vous la grande chose dont il faut s’occuper en priorité ?

Il faut s’attaquer aux causes de la maladie, pas à ses symptômes. C’est une leçon élémentaire en matière de médecine – de l’âme ou du corps, des individus ou des civilisations… Le burkini est un symptôme, comme le voile. Il faut moins s’intéresser à ce qu’il y a sur les têtes que dans les têtes. La répression contre un vêtement n’aura aucune autre incidence sur le cours des choses (dans cette guerre civile qui s’annonce) que d’augmenter l’animosité. Quand posera-ton la bonne question qui est : pourquoi en sommes nous arrivés-là ? Avant de pouvoir conclure à ce qu’il faut faire pour désamorcer autant que faire se peut cette guerre qui vient. Je persiste à penser qu’augmenter les bombardements sur l’Etat Islamique, (autrement dit sur les anciens territoires de l’Irak détruits par nos bonnes âmes qui se prétendent humanistes et de la Syrie) n’est pas la meilleure façon de tarir la source terroriste qui se trouve en France… La petite chose, c’est le burkini ; la grande, c’est une politique étrangère à refondre.

Sauver nos paysans pour sauver nos territoires.

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Par , 3 septembre 2016 21 h 08 min

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RESPIRER TUE. Un livre pour s’informer et agir contre la pollution de l’air.

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Par , 3 septembre 2016 12 h 28 min

Paru en septembre 2016.Lemieux éditeur. 144 pages, 12€.

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Vous pouvez trouver le livre chez votre libraire habituel ou, à défaut, en vous adressant à l’auteur :

Gérard Borvon 20 rue des frères Mazéas 29800 Landerneau

En joignant un chèque de 15€ (12€ +3€ port) à votre demande.

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avant-propos

L’ère du méchant air.

Fin novembre 2014, Conférence environnementale, discours télévisé de François Hollande, depuis l’Élysée. Sujet principal : la « Conférence mondiale pour le climat » qui sera organisée à Paris en décembre 2015.

Sous les ors de la République, le cadre est majestueux, le discours se veut impérial :

C’est la troisième conférence environnementale, c’est la première fois qu’elle se tient ici à l’Élysée.

Elle marque donc la volonté qui est la mienne, qui est celle de l’État, de faire de l’environnement non pas simplement une cause nationale, mais un enjeu européen et mondial.

C’est la tradition de la France de porter un message universel. Longtemps, elle a pensé que c’était sur les droits de l’Homme et les droits économiques qu’elle pouvait faire entendre sa voix. Aujourd’hui, consciente des risques et des menaces, la France veut être exemplaire.

Dans ce flot de paroles convenues, une petite phrase retient toute mon attention :

Sur la pollution de l’air, nous sommes conscients que nous devons diminuer le taux des particules, aller plus loin dans l’identification des véhicules polluants, des mesures à prendre en cas de pic…

J’écoute et plus le propos est lyrique et plus je mesure le gouffre qui sépare le discours de la pratique. On continue à recouvrir de bitume des terres agricoles et des espaces naturels pour en faire les parkings de supermarchés. On éventre des espaces boisés pour faire passer les voies rapides qui amèneront encore plus de voitures dans les centres-villes déjà saturés. On continue à épandre sur les sols les engrais industriels, les lisiers et les pesticides qui empoisonnent l’eau des rivières et rendent insalubre l’air que nous respirons.

Militant, en Bretagne, au sein d’une association environnementale plus particulièrement attachée à la préservation de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques, j’ai siégé à ce titre au Comité de bassin Loire-Bretagne et au Comité national de l’Eau, organe consultatif où j’ai vu passer cinq ministres en l’espace d’une dizaine d’années. J’y ai constaté la faiblesse des administrations, et particulièrement celle des ministres, incapables de résister à la pression permanente des lobbies de l’industrie, de l’agriculture et des distributeurs d’eau. J’y ai mesuré l’importance de la société civile lorsqu’il s’agit de défendre un espace de vie démocratique.

Dans ces institutions opaques, une poignée de militants associatifs sont noyés dans un océan de représentants de l’industrie, de l’agriculture et des administrations. Ils s’efforcent d’y faire entendre la petite voix de leurs concitoyens attachés à la défense de l’environnement naturel et de leur cadre de vie.

À l’écoute des militants d’autres régions, j’ai pu constater que, malgré sa mauvaise réputation, la Bretagne n’est pas nécessairement la plus polluée des régions françaises. Les grandes plaines céréalières, les régions productrices de fruits, les vignobles, lui disputent plusieurs records. En vérité, la pollution est chez nous plus visible. Le réseau serré des ruisseaux et rivières qui maillent notre territoire apporte, sans délai, les excès de nitrates sur les côtes où se développent les algues vertes. Leur putréfaction émet les gaz nocifs dont tout laisse à penser qu’ils ont déjà provoqué la mort de deux personnes en plus de celle de nombreux animaux sauvages ou domestiques.

Si le cas breton est l’un des mieux connus, on le doit d’abord aux associations de protection de l’environnement et de consommateurs qui y sont particulièrement actives et donnent de la Bretagne l’image d’ « une région qui se bat pour son environnement ».

Jusqu’à présent, la pollution de l’eau a été leur cible principale. Mais peu à peu la conscience d’une source de pollution encore plus inquiétante s’est fait jour, celle du dangereux cocktail que l’air transporte jusqu’à nos poumons, en Bretagne comme sur tout le territoire : pesticides, oxydes d’azote, ozone, particules fines…

Si on s’en tenait aux informations délivrées par la plupart des grands médias, la pollution de l’air ne concernerait que les grandes villes. Il a fallu le hasard d’une campagne de mesures dans une commune proche du lieu où j’habite pour que je découvre une tout autre réalité.

SIMULACRES DÉMOCRATIQUES A LANDIVISIAU

Landivisiau est une petite ville du Finistère de 9 000 habitants. Début 2012 sous les derniers hoquets du quinquennat Sarkozy, ceux-ci ont eu la surprise d’apprendre que le président du Conseil régional, le futur ministre de la guerre Jean-Yves Le Drian, en accord avec le ministre de l’énergie de l’époque, Éric Besson, avaient choisi leur commune pour y implanter une centrale électrique de 450 mégawatts fonctionnant au gaz fossile. Les habitants, subissant déjà les nuisances d’une base aéronavale et d’une quatre-voies toutes proches découvraient ainsi un projet qui allait s’inscrire à proximité immédiate de leur ville. Dans cette commune prospère peu habituée aux mouvements sociaux, allait commencer une guérilla entre un collectif d’opposants très déterminés et l’habituel réseau des notables locaux, chambres de commerce et élus confondus.

Cela fait partie du rituel : une enquête publique dite « pour la protection de l’environnement », assortie de dossiers aussi épais que volontairement obscurs, s’est tenue en mairie. Pour qui savait lire, il était évident que les milliers de tonnes de CO2 libérées par la centrale et les pollutions multiples qui viendraient s’ajouter à celle déjà existantes, allaient à l’encontre de toutes les déclarations vertueuses des dirigeants politiques concernant la protection de l’environnement et celle de l’air en particulier.

Les habitants de Landivisau savent lire. Par milliers, ils ont témoigné contre le projet, rejoints par les associations environnementalistes les plus représentatives en Bretagne. Résultat ? Un avis favorable des commissaires enquêteurs et du préfet sans prise en compte d’une seule de leurs remarques. Ils s’y attendaient, on leur avait déjà refusé l’organisation d’un débat public et une longue habitude de ce genre d’enquête leur avait appris que, de Flamanville à Notre-Dame-des-Landes en passant par Sivens, elles n’étaient qu’un simulacre dans une partie où les jeux étaient faits d’avance.

Balayées les remarques solidement argumentées et en particulier celles concernant la pollution de l’air. Ayant commencé à s’informer sur ce que savent déjà sur le sujet les scientifiques et les organismes engagés dans la protection de la santé publique, les habitants de Landivisiau n’ont pu qu’être effarés en constatant l’inertie des pouvoirs politiques, administratifs et judiciaires face à l’énormité du problème.

UNE POLLUTION SOUS-ESTIMÉE

La 21e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21), à défaut d’apporter de réelles réponses, a eu au moins un mérite : le problème du dérèglement climatique, provoqué essentiellement par l’excès de CO2 dans l’atmosphère, ne peut plus être occulté. Sécheresses ici, inondations là, tornades, raz de marée, îles et côtes englouties… sans compter l’apparition de nouvelles maladies et le bouleversement des équilibres biologiques affectant tout le monde vivant : le sombre tableau décrit par les différents intervenants avait des allures d’apocalypse.

Pourtant la pollution de l’air provoquée par le gaspillage inconsidéré des réserves d’énergie fossile (charbon, pétrole, gaz) ne se limite pas à celle du CO2.

On commence seulement à mesurer les concentrations en poisons divers (pesticides, composés benzéniques, particules fines…) dans l’atmosphère et à en observer les effets sur la santé humaine. En témoigne le rapport de novembre 2015 de l’Agence européenne de l’environnement (AEE). Il constate que la pollution atmosphérique constitue le premier risque sanitaire d’origine environnementale en Europe. « Elle raccourcit l’espérance de vie des personnes affectées et contribue à l’apparition de maladies graves, telles que des maladies cardiaques, des troubles respiratoires et des cancers… » Elle est responsable « de plus de 430 000 décès prématurés en Europe par an » ! Un constat accablant dont les auteurs sont pourtant loin d’évoquer le profil des habituels lanceurs d’alertes des associations écologistes.

En nous appuyant sur les rapports issus des organismes officiels et des centres de recherche scientifique internationalement reconnus, nous montrerons que la connaissance de l’extrême gravité de la pollution de l’air est déjà bien établie. Nous évoquerons la détresse de celles et ceux dont la santé est déjà gravement atteinte. Nous ferons le constat de l’extrême faiblesse des réponses politiques face à ce scandale sanitaire.

Quand, en France, des études, reprises par le ministèrede la Santé, estiment que 42 000 morts par an sont imputables à la pollution de l’air pour un coût annuel pouvant atteindre 100 milliards d’euros, comment ne pas être révolté face au peu de mesures envisagées ?

Puisse ce court ouvrage apporter une information utile à toutes celles et tous ceux qui, au-delà de l’indignation, ont décidé que le moment de l’action est venu.

Il y a urgence : lorsque j’ai commencé la rédaction du livre, les décès prématurés étaient estimés à 42 000, alors que je relis ce jeu d’épreuves on nous apprend que la comptabilité macabre due à la pollution de l’air en France est désormais responsable directement de 48 000 personnes.

Qui aurait pu imaginer que respirer tue ?

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Table des matières

avant-propos
L’ère du méchant air. 7
Simulacres démocratiques. 10
Une pollution sous-estimée .12

chapitre I
Ces pesticides que l’on respire. 15
Pas de normes pour l’air.18
Des pesticides à pleins poumons.19
En Bretagne et plus encore ailleurs. 20
Une prise en comptetardive. 25

chapitre II
Quand les politiques publiques se bouchent le nez. 27
Surveiller. 28
Des crédits insuffisants. 31
Un fiasco français. 34

chapitre III

Dealers de glyphosate. 37
Ça suffit ! 39
Une inertie criminelle. 47

chapitre IV
Particules fines, gros dégât sanitaire. 51
Les particules fines, définition. 53
Cancer du poumon : l’inquiétant bilan.56
Particules fines et mortalité à court terme en France. 57
Bébés, les premiers menacés. 58
« La dose ne fait pas le poison ». 60
Europe : un état des lieux. 63

chapitre V
Aux Antilles : silence, on empoisonne. 69
Les épandages aériens, à quand la fin ? 70
Le scandale du chlordécone. 72
Aux Antilles, la justice coûte cher. 74
L’affaire Belpomme. 77
L’après-Belpomme. 82

chapitre VI
Les enfants, premières victimes. 87
Pélagie : grossesse et atrazine en Bretagne. 90
Interdire les épandages ? 93

chapitre VII
Savoir ! 101
Quand la démocratie se perd dans les bureaux d’en haut. 103
Aux Antilles : savoir, et après ? 105
En Bretagne : savoir, et après ? 112
Glyphosate : à quand les mesures de sa présence dans l’air ? 114
Vouloir ? Le Grenelle ou l’échec en spectacle. 117
Guerre chimique. 120

chapitre VIII

Utopies ? Des villes, des routes, des champs,des jardins sans pesticides. 121
Le bio, une agriculture savante d’avant la chimie. 126
Le temps du retour à l’agronomie. 130
Effet de serre, pollution de l’air le temps presse.133
Le CO2 et le reste.136
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Enquête sur les algues vertes : aux sources d’un tabou breton ?

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Par , 25 août 2016 13 h 46 min

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En Bretagne, certains préféreront évoquer les druides ou égrener des clichés folkloriques, plutôt que d’aborder le sujet sensible, voire tabou, des algues vertes — et leur danger mortel pour les promeneurs. C’est ce que constate Inès Léraud, installée depuis quelques mois dans un hameau en Centre-Bretagne. Malgré le décès brutal de plusieurs animaux et celui probablement lié de quatre hommes qui arpentaient les plages jonchées d’algues vertes, tout particulièrement la baie de Saint-Brieuc, la Lieue de Grève et dans le Fouesnant, de nombreux Bretons, se réfugient dans le déni. Pugnace et documentée, la productrice de France Culture livre une enquête haletante dans Les pieds sur terre. Elle interroge des témoins clés tout en reprenant point par point des faits accablants étouffés depuis des années, n’hésitant pas à souligner l’absence de moyens mis en place pour enrayer le phénomène, dû à la pollution aux nitrates et à l’azote provenant de l’élevage intensif pratiqué localement.

Par Inès Léraud

Ecouter l’émission de France Culture.

première émission : http://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/les-pieds-sur-terre-jeudi-19-mai-2016

Deuxième émission : http://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/journal-breton-88-algues-vertes-le-deni-22

Lire 16 ans plu tôt :

Des marées noires aux marées vertes.

Amoco Cadiz P.Peron 1978

Nouvelle étude sur la mortalité due à la pollution de l’air. La Bretagne n’est pas épargnée.

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Par , 7 juillet 2016 9 h 40 min

La Bretagne n’est pas épargnée par la pollution de l’air. C’est ce que nous apprend la lettre d’information du 5 juillet 2016 de Bretagne-Environnement citant une étude de Santé publique France et de la Cire Ouest qui ont analysé l’impact de l’exposition chronique à la pollution de l’air sur la mortalité en France, et notamment en Bretagne.

Ils ont mesuré les concentrations moyennes annuelles en particules fines les plus nocives, les (PM2,5).

“Plus de la moitié de la population bretonne habitait dans des communes où cette concentration dépassait 10 μg/m3, valeur recommandée par l’OMS [ 2]. Les zones aux plus fortes concentrations sont sans surprise les communes de plus de 100 000 habitants (11,5 μg/m3). C’est dans le Finistère, nous dit l’étude, que les concentrations sont les plus faibles (< 9 μg/m3)."

Rappel : que penser de ces chiffres pour le Finistère quand on sait que, simplement à Landivisau pendant l’enquête publique, Air Breizh à noté une moyenne de 14,6μg/m3 pendant la période dite “estivale” et 13,2μg/m3 pendant la période “hivernale” avec des pics de 43,8μg/m3 et 47,8μg/m3. Et ceci alors que les périodes de mesure choisies étaient celles connues pour être celles de plus faible pollution.

“Dans un scénario où la qualité de l’air serait identique à celle des communes les moins polluées, c’est-à-dire celle des communes des sommets montagneux (5 μg/m3), plus de 2 000 décès seraient évités en Bretagne”, ajoute l’étude. Etant donné ce que nous constatons des chiffres réels ce nombre pourrait même être dépassé.

En savoir plus :

Lire l’étude ” Impact de l’exposition chronique à la pollution de l’air sur la mortalité en France : point sur la région Bretagne”

Santé publique France

CIRE : Cellule inter-régionale d’épidémiologie de l’Ouest

Que penser de ces chiffres ?

L’article pointe les particules fines les plus nocives : le PM 2,5

Par qui sont-elles émises ?

air breizh.13.

Noter la part importante des transports et de l’agriculture.

Où sont-elles mesurées en Bretagne ?

air breizh.12.

Si on en croit la carte il n’existe que six points de mesure : 5 en site urbain et 1 sur le seul site rural où sont effectuées les mesures (Guipry). En dehors des grandes villes pas de mesures. Dans le Finistère, un seul point de mesure à Brest. Difficile dans ce cas de parler de “moyenne régionale”

Où ne sont-elles pas mesurées ?

Sur la plus grande partie du territoire breton. Noter le vide sidéral entre Saint-Brieuc et Brest. En particulier à Landivisiau, site de trafic avec la RN12 et site rural soumis à de multiples épandages agricoles.

Une première nécessité : augmenter le réseau des mesures.

Une évidence : l’absence de mesures de la pollution de l’air, ou des mesures truquées dans le cadre de l’enquête publique, ont servi de justification au fait que Landivisiau ait été choisi comme lieu d’implantation d’une centrale électrique au gaz.

Rappelons les raisons invoquées par la commission de régulation de l’énergie du 29 mars 2013.

” Le projet arrivé en tête du classement établi par la CRE est le projet « Réussir ensemble », porté par un consortium composé de Direct Energie Génération SAS et de Siemens Project Ventures.

Le ministre envisage de retenir ce projet. Il a saisi la CRE pour avis sur ce choix.
Les critères d’évaluation des offres étaient définis au chapitre 5 du cahier des charges :

CRITÈRE

Prime : 45

Date de mise en service : 25

Choix du site et environnement : 30

Total : 100

Le projet « Réussir ensemble » :

― a été classé premier, avec un écart important par rapport aux autres candidats, au titre du critère de la prime fixe demandée pour couvrir les surcoûts liés à la localisation de l’installation, à l’acheminement du gaz et à la date de mise en service ;

― est caractérisé par les délais prévisionnels de mise en service les plus courts parmi l’ensemble des offres déposées ;

― a obtenu la meilleure note sur le critère « choix du site et environnement ». On peut en particulier noter, parmi d’autres, les éléments suivants :

Le site retenu est la zone agricole du Vern sur la commune de Landivisiau. Ce site est éloigné des zones naturelles protégées. Un espace a été préservé autour de la partie du site présentant un potentiel écologique…Le site de Landivisiau présente une exposition favorable aux vents dominants et n’est pas déjà le lieu d’émissions polluantes. Il écarte ainsi tout risque significatif de dépassement des niveaux de concentration de certains éléments pouvant impacter l’environnement. “

Premier critère, 45 points, la prime : On sait ce qu’il en est aujourd’hui avec la contestation par la Commission Européenne.

Deuxième critère, 25 points, le délai : plus de trois ans et pas encore le premier coup de pioche (nous y sommes évidemment pour quelque chose et ce n’est pas fini).

Troisième critère, 30 points : l’environnement : si le site de Landivisiau n’est pas “le lieu d’émissions polluantes”, il en est le réceptacle et est déjà soumis régulièrement à des dépassements significatifs “des niveaux de concentration de certains éléments pouvant impacter l’environnement”. Bien qu’effectuées dans une période de faible pollution, les mesures faites par Air Breizh pendant l’enquête publique indiquaient déjà des taux de PM2,5 très supérieurs à la norme de l’OMS.

Total : aucun critère n’est justifié et surtout pas celui de l’environnement !

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