Respirer Tue.
Un slogan qui a fait fureur après les premiers pics de pollution à Paris.
http://seaus.free.fr/spip.php?article1389
Particules fines, oxydes d’azote et de soufre, ozone, pesticides… le problème ne concerne pas uniquement les grandes villes.
A paraître en septembre 2016 aux éditions Lemieux
Daoulas. Le tribunal administratif de Rennes annule le PLU.
Voir : Ouest-France
Voir le communiqué de eelv Landerneau-Daoulas.
Pollution par les nitrates. Carton rouge pour la France.
Alors que les lobbies agro-industriels font pression sur le gouvernement pour alléger les normes environnementales, en particulier en Bretagne, l’Autorité environnementale donne un carton rouge à l’Etat, sommé par la Cour de justice de l’Union européenne d’améliorer son programme d’action contre les nitrates d’origine agricole. Le nouveau projet d’arrêté comporte, comme ses prédécesseurs, de graves lacunes.
L’Autorité environnementale (AE) a rendu un avis très mitigé sur un nouveau projet d’arrêté modifiant le programme d’action national en vigueur depuis 2013, qui vise à la réduction et à la prévention de la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole (engrais chimiques, déjections animales et effluents d’élevage). Des modifications rendues nécessaires par la condamnation, à deux reprises, de la France par la Cour de justice de l’Union européenne, en juin 2013 et septembre 2014. (voir le rapport)
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Document extrait du rapport 2015 du Commissariat Général au Développement Durable.
Modifications a minima
« Les modifications apparaissent davantage motivées par la nécessité de répondre a minima aux attendus d’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne que par l’ambition de restaurer les écosystèmes perturbés par l’excès d’azote, estime sans ambages cette instance rattachée au Commissariat général à l’environnement et au développement durable (CGEDD).
Troisième mise en garde
Ce n’est pas la première fois que l’AE émet des critiques circonstanciées sur le manque d’ambition de l’Etat français en matière de lutte contre les nitrates : cet avis est le troisième de la même eau, à tel point que l’autorité demande que ses recommandations précédentes, faites en 2011 et en 2013, « toujours non prises en compte dans ce document », soient jointes au dossier de consultation. A l’époque, les services ‘compétents’ n’avaient même pas pris la peine de formuler de réponse, et encore moins de rectifier le tir.
Eutrophisation
« L’analyse privilégie un seuil de qualité chimique des eaux qui ne garantit pas l’absence d’eutrophisation », déplore l’AE. L’évaluation environnementale du projet d’arrêté doit « démontrer et quantifier dans quelle mesure le programme rendra possible la diminution de l’eutrophisation », souhaite l’autorité, et ce plus particulièrement dans les milieux aquatiques vulnérables aux nitrates.
Cascade de l’azote
Le milieu aquatique n’est pas seul à souffrir de l’azote, l’air et le sol également. En partant du concept de « cascade de l’azote », l’AE estime que doivent être pris en compte les effets suivants dans les programmes dédiés : eutrophisation des eaux douces et marines ; acidification des sols ; eutrophisation terrestre ; qualité de l’air et conséquences sanitaires ; émissions de gaz à effet de serre ; perte d’ozone stratosphérique ; formation d’ozone troposphérique et conséquences sanitaires ; formation de particules atmosphériques et conséquences sanitaires.
Evaluation fractionnée
Cette évaluation est limitée aux modifications prévues et ne s’aventure pas à évaluer le programme dans son ensemble. L’AE insiste toutefois pour que cela soit fait, tant au plan national qu’aux échelons régionaux ; une évaluation « indispensable pour vérifier la pertinence de l’ajustement des mesures pour l’atteinte des résultats recherchés, tout particulièrement vis-à-vis des milieux les plus sensibles ».
Décharge de Kergreis. Encore un coup de “génie écologique” à Landerneau.
“Opération de génie écologique combinant les réhabilitations du bassin d’initiation du canoë-kayak et de l’ancienne décharge de kergreis huella à Landerneau.”
Tel était le libellé de l’appel d’offre émis par la ville de Landerneau en avril 2015.
Il est vrai que la base de canoë-kayak avait besoin d’un coupe de jeune. Bientôt les saules allaient pouvoir y prendre racine.
Un coup d’oeil sur l’appel d’offre :
“Objet du marché : opération de génie écologique combinant les réhabilitations du bassin d’initiation du Canoë-Kayak et de l’ancienne décharge de Kergreis Huella . Lieu d’exécution et de livraison : landerneau, 29800 Landerneau. Caractéristiques principales : la consultation concerne les prestations de nettoyage et de curage du bassin d’initiation du club de Canoë-Kayak à la Garenne (accès par la rue des Ecossais). Les boues extraites du bassin seront valorisées pour reconstituer le sol de l’ancienne décharge de matériaux inertes de Kergreis Huella. Le site sera ensuite réaménagé en parc paysager”
Réhabilitation du bassin d’initiation du Canoë-Kayak ?
Qui se souvient d’avoir vu publier l’annonce d’une une enquête publique concernant cette opération ? Elle est pourtant nécessaire “pour une modification du niveau ou du mode d’écoulement des eaux ou des déversements, écoulements, rejets ou dépôts directs ou indirects, chroniques ou épisodiques, même non polluants”. (voir l’article 10 de la loi numéro 92-3 du 3 janvier 1992 ) et devrait au minimum comporter une analyse des sédiments et une étude sur leur devenir. (voir pour exemple l’enquête publique Pour le Plan de Gestion Pluriannuel des Opérations de Dragage (PGPOD) de l’entité dite « CANAL DE L’OURCQ)
Réhabilitation de l’ancienne décharge de Kergreis Huella ?
Notons d’abord qu’officiellement il n’existe pas d’ancienne décharge à Kergreis. C’est de façon tout à fait illégale que les services municipaux déposent sur ce terrain proche d’un ruisseau tout ce qui les encombre. Mais à supposer que “réhabilitation d’une décharge” il y aurait lieu, là aussi il faudrait une enquête publique. Surtout si on doit y épandre des boues de dragage.
Le “génie écologique landernéen” en action !
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Un grand trou dans la vieille décharge et on n’en parle plus !
Après le “Parc urbain”, coup d’oeil sur le futur “Parc paysager” de Kergreis.
Au fait, c’est cela “l’agenda 21” à Landerneau ?
Les boues enlevées du bassin de kayak de la Garenne sont déposées dans une zone classée naturelle, à proximité de la cité Du Guesclin.
Depuis toujours, Dynamique d’avenir se bat pour que la « décharge », située juste derrière la cité Du Guesclin, à l’orée du bois du Tourous, disparaisse. « Depuis plus de vingt ans, la municipalité déposait des gravats dans ce terrain au milieu du bois », explique Christophe Winckler, membre de Dynamique d’avenir et ancien élu de l’opposition de Landerneau.
« Dans le PLU de 2007, ce terrain était classé en zone naturelle pouvant accueillir des gravats. » Or, le PLU a été modifié lors du premier mandat de Patrick Leclerc. « Fin 2012, la transformation de ce terrain en zone naturelle sans autorisation de dépôt a été votée par le conseil municipal. Seuls des aires de stationnement, un chemin piétonnier, des travaux d’enfouissement de réseaux ou encore un équipement public indispensable peuvent être faits… Je ne pense pas que cela soit le cas », ironise Christophe Winckler.
Retour à la nature
Alors comment expliquer que les 2 000 m3 de boues extraites de la base de kayak se retrouvent dans ce même terrain ? « Non seulement, c’est une aberration, mais en plus c’est totalement illégal, s’agace Tiphaine Leteuré, présidente de Dynamique d’avenir. Dans ce terrain, la Ville avait planté une centaine d’arbres, aux frais des concitoyens, pour redonner à cet endroit son aspect d’origine. Je rappelle que nous sommes dans le bois de Tourous et à 150 m à vol d’oiseaux des immeubles de la cité Du Guesclin. »
Mais Pascal Schroër, directeur des services techniques de Landerneau, veut calmer les esprits. « Les boues qui sont déposées vont sécher, perdre de leur volume. Au regard de leur composition organique, elles amélioreront la qualité du sol et le rendront plus fertile. » Ce site « à vocation à retourner à la nature », confirme le maire.
Autre point noir soulevé par Dynamique d’avenir : sa proximité avec le ruisseau du Tourous. « Nous avons constaté que l’eau est marron. Il est clair que cela vient du bassin de stockage des boues. »
Là-dessus, le maire Patrick Leclerc rappelle que « le curage de la base de kayak a été fait dans les règles au regard de la police de l’eau avec la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer). Aucune pollution n’a été décelée ».
Manque de sécurité
Pas question donc de pollution majeure, même si la couleur du ruisseau, qui se déverse ensuite dans l’Élorn, n’est pas très rassurante. « Nous irons voir, même s’il n’y a aucun danger, d’où peut venir l’écoulement, si écoulement il y a », informe Patrick Leclerc.
Enfin, dernière inquiétude et pas des moindres. « Le manque de sécurité autour de ce bassin de boues est flagrant ! » Seule une petite barrière, facilement contournable, quelques pierres et un talus protègent ce bassin d’1,50m de profondeur. « N’importe quel gamin qui joue dans le bois peut se retrouver ici. Le pire pourrait arriver », dénonce Christophe Winckler. La Ville, consciente du danger, a prévu le renforcement de la clôture dès ce matin.