Nous présentons ici le mémoire déposé par S-eau-S auprès de la commission d’enquête publique au sujet des liquides polluants qu’il est prévu de rejeter directement dans la station d’épuration de Landivisiau sans traitement préalable.
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Station d’assainissement Landivisiau.
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Mémoire présenté dans le cadre de l’enquête publique concernant l’implantation d’une centrale électrique à gaz à Landivisiau.
Le présent mémoire portera sur l’usage des produits chimiques utilisés pour le fonctionnement de la centrale avant d’être rejetés dans l’environnement. Les encadrés du présent mémoire sont extraits du document présenté par le demandeur ( pièce 2. présentation de la société et du projet).
Nous nous attacherons ici à l’eau utilisée pour des besoins industriels.
La simple mention de l’usage d’un “nettoyant acide” et d’un “anti-scalant à base de phosphonate” nous semble très insuffisante. Quelles quantités ? Quelle dilution dans l’eau ? Quelles normes concernant l’usage et le rejet dans l’environnement de ces produits ?
Il faut nous reporter au tableau des produits stockés (p 77) pour en savoir plus sur l’ensemble des produits utilisés pour les différentes opérations.
Nos remarques sur quelques-uns de ces produits :
Ammoniaque : après dilution, le rejet de 27t de cet élément contribuera à rejeter, après traitement dans la station d’épuration, des nitrates dans l’Elorn déjà excédentaire. Un tel rejet ne justifierait-il pas une autorisation spécifique ? Pour mémoire un projet d’installation de dénitratation à l’usine de Pont ar Bled avait été rejeté pour cause de déversement dans la rivière des nitrates extraits.
Biocide : sa nature n’est pas précisée. Son action biocide sur la flore de la station d’épuration mérite d’être analysée.
Carbohydrazide : ce produit est noté comme non classifié ce qui est loin d’être le cas. Dans la nomenclature européenne il est noté Nocif (Xn) et dangereux pour l’environnement (N), en particulier “toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique”.Retour ligne automatique
Voir :http://wercs.acros.com/DirectWebViewer/private/document.aspx?prd=ACR40397~~PDF~~MTR~~CLP1~~FR~~2013-02-20%2016:11:09~~CARBOHYDRAZIDE
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Les eaux polluées versées directement dans le réseau d’assainissement.
Remarque générale : la nocivité à des titres divers des produits utilisés est-elle compatible avec leur rejet direct dans une station d’épuration conçue pour traiter des effluents domestiques, puis dans le milieu naturel ?
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On note dans le résumé non technique (rubrique 7.2) que d’autres polluants sont émis :
Sous le précédent tableau il est noté que :
Nos remarques :
Est-il suffisant de se contenter d’un “accord de principe” de la SAUR quant à l’acceptation de ces effluents. Est-ce d’ailleurs à la SAUR, le fermier délégué, à donner son accord et non pas aux élu(e)s du SIALL.
Faut-il attendre l’éventuelle “mise en exploitation de l’installation” pour qu’une “convention de rejet soit établie” au risque de constater alors que l’acceptation de ces rejets soit impossible dans la station.
Par ailleurs :
Comment accepter qu’un industriel soit autorisé à déverser des quantités importantes d’effluents toxiques dans le réseau d’assainissement collectif alors que :
. des campagnes sont menées pour inciter les consommateurs à ne pas verser leurs déchets chimiques dans l’évier ou les toilettes (voir exemples ci-dessous).
. les déchetteries ont été équipées pour recevoir ces déchets.
Notre demande :
. que l’étude réalisée par la SAUR, si elle existe, de l’acceptabilité des effluents de l’usine dans la station d’épuration de Landivisiau soit jointe au dossier.
. si cette étude n’existe pas, qu’elle soit réalisée et donne lieu à enquête publique.
. que cette étude soit soumise à l’approbation du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France.
. que soient données les raisons pour lesquelles on n’impose pas à l’usine le mise en place d’une station d’épuration autonome de nature industrielle comme cela est imposé à d’autres industries sur le bassin de l’Elorn.
. si ces raisons sont insatisfaisantes, que l’industriel soit mis en demeure de réaliser cette installation.
Ces demandes impliquent naturellement une nouvelle enquête publique et l’invalidation de la présente enquête.
Ces remarques et demandes ainsi que celles que nous avons formulées dans un précédent mémoire sur la pollution de l’air nous amènent à considérer que cette usine, si elle était construite, serait un élément de pollution grave pour l’environnement et la population de Landivisiau. C’est pourquoi nous demandons aux membres de la commission d’enquête ainsi qu’aux autorités compétentes de formuler un avis négatif pour sa construction.
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C’était il y a un an…
Juillet 2013, avant de suivre une réunion du schéma départemental d’assainissement à Landivisiau, Pierre Maille, accompagné d’élus a fait halte à la station d’épuration afin de se rendre compte de visu de son efficacité. Ces élus auront-ils le soucis de préserver cette efficacité en refusant les effluents toxiques issus de la centrale ?
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Voir aussi la position de Eau et Rivières de Bretagne.
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