“Opération de génie écologique combinant les réhabilitations du bassin d’initiation du canoë-kayak et de l’ancienne décharge de kergreis huella à Landerneau.”
Tel était le libellé de l’appel d’offre émis par la ville de Landerneau en avril 2015.
Il est vrai que la base de canoë-kayak avait besoin d’un coupe de jeune. Bientôt les saules allaient pouvoir y prendre racine.
photo Ouest-France.
Un coup d’oeil sur l’appel d’offre :
“Objet du marché : opération de génie écologique combinant les réhabilitations du bassin d’initiation du Canoë-Kayak et de l’ancienne décharge de Kergreis Huella . Lieu d’exécution et de livraison : landerneau, 29800 Landerneau. Caractéristiques principales : la consultation concerne les prestations de nettoyage et de curage du bassin d’initiation du club de Canoë-Kayak à la Garenne (accès par la rue des Ecossais). Les boues extraites du bassin seront valorisées pour reconstituer le sol de l’ancienne décharge de matériaux inertes de Kergreis Huella. Le site sera ensuite réaménagé en parc paysager”
Réhabilitation du bassin d’initiation du Canoë-Kayak ?
Qui se souvient d’avoir vu publier l’annonce d’une une enquête publique concernant cette opération ? Elle est pourtant nécessaire “pour une modification du niveau ou du mode d’écoulement des eaux ou des déversements, écoulements, rejets ou dépôts directs ou indirects, chroniques ou épisodiques, même non polluants”. (voir l’article 10 de la loi numéro 92-3 du 3 janvier 1992 ) et devrait au minimum comporter une analyse des sédiments et une étude sur leur devenir. (voir pour exemple l’enquête publique Pour le Plan de Gestion Pluriannuel des Opérations de Dragage (PGPOD) de l’entité dite « CANAL DE L’OURCQ)
Réhabilitation de l’ancienne décharge de Kergreis Huella ?
Notons d’abord qu’officiellement il n’existe pas d’ancienne décharge à Kergreis. C’est de façon tout à fait illégale que les services municipaux déposent sur ce terrain proche d’un ruisseau tout ce qui les encombre. Mais à supposer que “réhabilitation d’une décharge” il y aurait lieu, là aussi il faudrait une enquête publique. Surtout si on doit y épandre des boues de dragage.
Le “génie écologique landernéen” en action !
Cliquer sur les images pour agrandir.
Un grand trou dans la vieille décharge et on n’en parle plus !
Après le “Parc urbain”, coup d’oeil sur le futur “Parc paysager” de Kergreis.
Au fait, c’est cela “l’agenda 21” à Landerneau ?
Voir sur Ouest-France.
Les boues enlevées du bassin de kayak de la Garenne sont déposées dans une zone classée naturelle, à proximité de la cité Du Guesclin.
Depuis toujours, Dynamique d’avenir se bat pour que la « décharge », située juste derrière la cité Du Guesclin, à l’orée du bois du Tourous, disparaisse. « Depuis plus de vingt ans, la municipalité déposait des gravats dans ce terrain au milieu du bois », explique Christophe Winckler, membre de Dynamique d’avenir et ancien élu de l’opposition de Landerneau.
« Dans le PLU de 2007, ce terrain était classé en zone naturelle pouvant accueillir des gravats. » Or, le PLU a été modifié lors du premier mandat de Patrick Leclerc. « Fin 2012, la transformation de ce terrain en zone naturelle sans autorisation de dépôt a été votée par le conseil municipal. Seuls des aires de stationnement, un chemin piétonnier, des travaux d’enfouissement de réseaux ou encore un équipement public indispensable peuvent être faits… Je ne pense pas que cela soit le cas », ironise Christophe Winckler.
Retour à la nature
Alors comment expliquer que les 2 000 m3 de boues extraites de la base de kayak se retrouvent dans ce même terrain ? « Non seulement, c’est une aberration, mais en plus c’est totalement illégal, s’agace Tiphaine Leteuré, présidente de Dynamique d’avenir. Dans ce terrain, la Ville avait planté une centaine d’arbres, aux frais des concitoyens, pour redonner à cet endroit son aspect d’origine. Je rappelle que nous sommes dans le bois de Tourous et à 150 m à vol d’oiseaux des immeubles de la cité Du Guesclin. »
Mais Pascal Schroër, directeur des services techniques de Landerneau, veut calmer les esprits. « Les boues qui sont déposées vont sécher, perdre de leur volume. Au regard de leur composition organique, elles amélioreront la qualité du sol et le rendront plus fertile. » Ce site « à vocation à retourner à la nature », confirme le maire.
Autre point noir soulevé par Dynamique d’avenir : sa proximité avec le ruisseau du Tourous. « Nous avons constaté que l’eau est marron. Il est clair que cela vient du bassin de stockage des boues. »
Là-dessus, le maire Patrick Leclerc rappelle que « le curage de la base de kayak a été fait dans les règles au regard de la police de l’eau avec la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer). Aucune pollution n’a été décelée ».
Manque de sécurité
Pas question donc de pollution majeure, même si la couleur du ruisseau, qui se déverse ensuite dans l’Élorn, n’est pas très rassurante. « Nous irons voir, même s’il n’y a aucun danger, d’où peut venir l’écoulement, si écoulement il y a », informe Patrick Leclerc.
Enfin, dernière inquiétude et pas des moindres. « Le manque de sécurité autour de ce bassin de boues est flagrant ! » Seule une petite barrière, facilement contournable, quelques pierres et un talus protègent ce bassin d’1,50m de profondeur. « N’importe quel gamin qui joue dans le bois peut se retrouver ici. Le pire pourrait arriver », dénonce Christophe Winckler. La Ville, consciente du danger, a prévu le renforcement de la clôture dès ce matin.