Category: Moment d’histoire

25 ans d’écologie à Landerneau. La saga des déchets.

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Par , 22 avril 2014 14 h 34 min

Une série d’articles qui racontent une longue marche.

La saga des déchets.1.Zone humide de Langazel. Une lutte exemplaire il y a trente ans.

La saga des déchets.2. Le scandale du Combusoc.

La saga des déchets.3. La longue marche vers la déchetterie.

La saga des déchets.4. Irvillac échappe à une décharge.

La saga des déchets.5. Opération composteurs.

La saga des déchets.6.Langazel fête les trente ans de son action pour la Nature

25 ans d’écologie à Landerneau. 5 mai 1989, le premier jour.

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Par , 17 avril 2014 15 h 03 min

Le 5 mai 1989 se tenait à Landerneau à la maison de quartier de Kergreis la première réunion de ce qui allait devenir un groupe écologiste à Landerneau. Il s’agissait de la création d’un Comité de soutien aux Verts à Landerneau dans le cadre des élections européennes à venir. Ci-dessous le texte d’appel à la constitution de ce comité.

Création d’un comité de soutien aux Verts à Landerneau.

Les récentes élections ont manifesté l’absence à Landerneau d’un courant écologiste organisé. Pourtant au niveau associatif comme à celui d’engagements individuels les préoccupations qui sont celles des écologistes sont très présentes dans notre ville. On se souvient de la mobilisation autour de Plogoff, des luttes pour la sauvegarde de l’environnement (Langazel, l’Elorn).

Mais l’écologie ce n’est pas uniquement l’environnement. C’est aussi refuser une idéologie de la croissance productiviste qui accentue la crise sociale et développe les phénomènes de chômage et de déracinement. C’est favoriser, au contraire, le développement d’une activité économique créatrice d’emplois stables et respectueuse du cadre de vie. C’est promouvoir les cultures et les langues de toutes les régions d’Europe. C’est considérer la nécessaire solidarité de l’espèce humaine et développer la coopération avec le reste du monde.

Les élections européennes peuvent être l’occasion de susciter le regroupement de tous ceux qui sont sensibilisés à ces questions, autour de la campagne menée par les “Verts”. Une réunion sera proposée dans ce but. Il est possible dès à présent de contacter Gérard Borvon- Tel 98 85 12 30.

cliquer sur les images pour agrandir.

Suite à ce premier appel, une réunion se tenait le vendredi 5 mai à Kergreis.

Les articles détaillés dans la presse locale témoignaient de l’intérêt pour l’initiative.

Une première réunion d’information était ensuite organisée au mille-club.

Le verdict des urnes ? Près de 14% pour les Verts !

Au niveau national le score sera de 10,59% et les Verts auront 9 élu(e)s mais seront plus nombreuses et nombreux à siéger car plusieurs respectent la règle du “tourniquet” : la démission à mi-mandat et leur remplacement par la suivante ou le suivant dans la liste. Ce sera le cas de notre amie Renée Conan du Morbihan, co-auteure avec Annie Laurent de “Femmes de Plogoff”, qui siègera comme suivante sur la liste après la démission de Marie-Christine Aulas en décembre 1991.

D’où un communiqué enthousiaste.

C’est avec satisfaction que les “Verts-Landerneau Ecologie” ont pris connaissance des résultats du scrutin pour les élections européennes. Avec une moyenne de l’ordre de 14%, le Pays de Landerneau est l’un de ceux qui a accordé le plus de voix à la liste Waechter dans le Finistère. Un score particulièrement élevé dans certaines communes (16,5% à Dirinon et Saint Urbain) qui témoigne d’un intérêt certain pour les thèmes développés par les écologistes. Avec ces résultats les “Verts” s’affirment très nettement comme le troisième courant politique dans notre région, ce qui est un encouragement à poursuivre, dans tous les domaines de la politique locale, l’action engagée à l’occasion de ces élections européennes.

L’indépendance de notre mouvement par rapport aux autres formations politiques a été approuvée par les électeurs. Toutes les listes ont mis l’environnement au centre du débat. En confirmant ainsi la justesse de nos analyses elles ont en quelque sorte mené campagne pour nos idées, le vote montre que les habitants de la région de Landerneau ont estimé que nous étions les mieux placés pour les défendre.

Notre action politique dans les mois à venir consistera à utiliser notre implantation locale et notre présence au parlement européen pour agir dans notre région, en particulier sur le double problème de l’économie et de l’environnement.

Notre succès nous a valu et nous vaudra quelques appels du pied quelque peu tapageurs : sans refuser le concours de ceux qui veulent agir dans notre sens nous maintiendrons cependant notre choix d’une action autonome seule à même de nous garantir une réelle influence politique.

Commençait alors la présence de l’écologie politique à Landerneau.
25 ans plus tard elle y a acquis une influence reconnue et obtenu de réelles avancées en matière de démocratie, de solidarité et de respect de l’environnement humain et naturel dans notre ville .
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Le jour où l’électricité est arrivée à Landerneau.

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Par , 16 avril 2014 14 h 32 min

Conférence donnée à Landerneau le samedi 18 juin 2011 à l’occasion de la journée du patrimoine.

Voir les Diapositives présentées et résumé de l’exposé.

http://seaus.free.fr/spip.php?article799

 

Le premier générateur d’électricité à Landerneau

La saga des déchets.6.Langazel fête les trente ans de son action pour la Nature

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Par , 12 mai 2009 19 h 45 min

Tout commença en 1978, lorsque la création d’une usine de broyage et de stockage d’ordures ménagères est envisagée sur le site de Langazel en Trémaouézan. Les habitants prennent alors conscience que l’on va détruire cette zone naturelle. Déterminés à la sauver, ils créent en 1979 l’association de défense de Langazel. Ils font signer des pétitions, organisent des marches et interpellent les pouvoirs publics. Devant la mobilisation de la population locale, le projet est abandonné.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, en 1984, le préfet du Finistère prend le 1er arrêté de protection Biotope du département pour protéger 120 ha de lande, tourbière et prairie humide sur Langazel. L’année suivante, les bénévoles de l’association commencent la création d’un circuit de randonnée de 7 km et en 1991 un animateur est embauché. C’est le début de l’accueil du public sur le site.

Langazel, 30 ans d’actions pour la nature …..

Pour redonner tout son intérêt à cette zone humide, l’association commence à louer des parcelles en friche pour les restaurer. Les terrains sont d’abord clôturés puis pâturés par des vaches Bretonne Pie noire et des poneys Shetlands. La zone humide étant la principale source de l’Aber Wrac’h, l’association oeuvre également pour la reconquête de la qualité de l’eau. En 1994, le Conseil Général du Finistère achète 25 ha et crée une zone de préemption de 140 ha. L’association signe également avec la région deux contrats nature pour la restauration du site et pour réaliser des études scientifiques. Les années suivantes, le site rejoint le réseau Natura 2000, tandis que l’étude des pollens conservés dans la tourbe date la tourbière de Langazel comme la plus ancienne de Bretagne (- 11 700 ans Before Present).

Aujourd’hui, l’association continue à assurer l’entretien et la restauration du site. Elle accueil un très nombreux publics tous les ans et assure le suivi scientifique de la zone. En plus des actions qu’elle mène sur le site, l’association est également sollicitée pour faire partie de comité de pilotage, pour mener des actions d’éducation à l’environnement en dehors du site de Langazel et pour ses compétences en matière de gestion d’espaces naturelles.
Voir le programme en pièce jointe.

Un dimanche matin à Langazel

Une belle équipe de courageuses et courageux avaient décidé d’affronter le ciel pluvieux pour aller à la rencontre des plantes rares de Langazel.

La saga des déchets.5. Opération composteurs.

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Par , 14 mars 2009 21 h 25 min

1993. L’usine de Plouédern ne fabrique plus du combusoc mais du compost.

Voir : le scandale du combusoc.

Mais quel compost ? L’association “Landerneau-Ecologie” préfère celui fait maison.

Sans collecte sélective, pas de compost de qualité.

On doit se souvenir que l’usine de Plouédern n’avait pas été conçue pour le compostage mais pour la fabrication d’un combustible : le combusoc.
Apès l’arrêt du combusoc, la fabrication de compost aurait nécessité une refonte totale de l’usine et une modification complète du mode de collecte. Résultat : le compost n’en était pas vraiment un.

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Pour un compost “maison”

Rapidement, Landerneau écologie informait ses concitoyens de l’intérêt du compostage individuel.

recyclons

Que mettre au composteur ?

nono02Non, Nono, on n’y met pas la peau de saucisson, ni les restes de viande ou de poisson. Inutile d’attirer les rats.

Passer de la théorie à la pratique.

Ce n’est pas tout d’en parler, il faut tester et faire tester. Landerneau-écologie a l’idée de commander à l’entreprise Graf une série de 28 premiers composteurs de 280 litres afin de les proposer aux landernéens.

Deux modèles sont possibles. L’un vert, l’autre noir en matière recyclée.

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15 ans plus tard ils sont encore en parfait état.
Les composteurs sont présentés sur le marché de Landerneau et trouvent rapidement acquéreurs au prix coûtant (le fabriquant a même fait une belle réduction promotionnelle). Il faudra rapidement faire une deuxième commande.

anecdote : présent sur le marché, le maire de Landerneau s’en prend verbalement aux militants qu’il accuse de chercher à faire concurrence à “son” usine de compostage.

Informer

L’autre moment fort de la campagne des composteurs consiste en une réunion d’information sur le compost et sa fabrication animée par Goulven Thomin, agriculteur bio à le Roche-Maurice.

article01

 

Une expérience suivie ailleurs, mais pas à Landerneau.

L’idée a fait son chemin, par exemple à Brest :
Extrait d’un article de Ouest-France :

La piste du compost. 4 500 composteurs individuels ont été distribués sur BMO en dix ans. Plus de 19 foyers sur 20 jettent donc aux ordures ménagères toutes ces pelures, trognons, restes de repas biodégradables qui pèsent un quart des poubelles. Un quart qui représente de coûteuses collecte et incinération, alors qu’en même temps les ventes de terreau progressent. Certes il est difficile de stocker des déchets organiques en appartement. L’association Vert le jardin teste un composteur en ville, à Kerangoff, devant le Jardin bleu. « Dans les jardins partagés, on en manque » assure son représentant Michel Campion. Pas question de généraliser pour l’instant. « Il n’est pas question de ramassage lourd. Plutôt de réduction à la source », selon Pierre-Yves Clavier, directeur adjoint au service propreté déchets de BMO.

Voir aussi le site Le jardin bleu pour les composteurs collectifs.

Ou encore ce qui se fait à Rennes :
Rennes : des composteurs au pied des immeubles (28/09/2007)

Le 6 septembre, Rennes Métropole a signé une convention de mise en place de composteurs collectifs dans les immeubles en copropriété avec la confédération nationale des administrateurs de biens (CNAB). L’agglomération s’engage à fournir gratuitement un composteur collectif pour les immeubles en copropriété, des bio-seaux et guides du compostage pour chaque foyer. À ce jour, Rennes Métropole compte 25 composteurs collectifs installés. Sur les 900 logements concernés, 295 foyers se sont engagés dans la démarche, soit un taux de participation d’environ 35 %. L’agglomération propose également des formations de maître-composteur aux habitants qui le souhaitent et assure un suivi technique du composteur sur une période de six mois. Les formations sont dispensées par le centre d’information sur l’énergie et l’environnement (CIELE). Les membres volontaires de la CNAB s’engagent, de leur côté, à promouvoir le compostage collectif.

Et a communauté de communes de Landerneau ?

Elle refuse obstinément de suivre ce chemin. Les quelques composteurs qu’elle propose discrètement à la vente sont même plus chers que ceux que l’on peut trouver en magasin !

C’est ce que devaient constater les participantes et participants à la réunion organisée par DES en Mars 2009 à l’occasion de la mise à enquête publique du plan départemental de traitement des déchets.

compost02
Ne faudrait-il donc pas organiser une nouvelle “opération composteurs” ? La question est posée.

A suivre : La saga des déchets.6.Langazel fête les trente ans de son action pour la Nature.

Trente ans plus tard !

Tri des déchets : bientôt une poubelle spéciale biodéchets pour tous les Français

À compter du 1er janvier 2024, les collectivités ont obligation de proposer une solution de tri à la source. Objectif : transformer cette matière en engrais ou en biogaz. (Ouest-France)

https://www.ouest-france.fr/environnement/dechets/tri-des-dechets-bientot-une-poubelle-speciale-biodechets-pour-tous-les-francais-89a35f2e-6dab-11ee-97d6-d90367762e60

La saga des déchets.4. Irvillac échappe à une décharge.

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Par , 13 mars 2009 16 h 13 min

Novembre 1990. Un tri mal fait entraîne beaucoup de refus à l’usine de traitement des déchets de Plouédern (voir les chapitres précédents de la saga des déchets).

Faute de centre d’enfouissement proche ils sont expédiés en Mayenne à un prix de plus en plus élevé.

Il manque une site de collecte dans le Finistère, d’où l’idée conjointe du maire de Landerneau : une décharge à Irvillac sur des terrains appartenant au maire de cette commune.

Faut-il des sites de traitement des déchets ultimes dans le Finistère ?
La question se posait en 1990 comme elle se pose encore aujourd’hui.
La réponse est naturellement Oui. Et il en faudrait même plusieurs.
Pour cela :

  • il faut qu’ils soient situés dans un endroit accessible, en particulier à proximité des “quatres voies” qui drainent le nord et le sud.
  • considérés comme des installations industrielles (caissons étanches, récupération des eaux de lessivage et des gaz de fermentation… ) dont la place pourrait être ces zones d’activité qui jalonnent déjà les voies express.
  • accompagnés d’une politique de réduction massive des déchets et d’un tri efficace.

Pourquoi un site d’enfouissement pour le SIVOM de Landerneau ?
En l’année 1990, avec l’arrêt du combusoc, le taux de refus est passé de 15% à 50% à l’usine de Plouédern. Or, faute d’une autre solution, ces refus qui représentent 12 000 tonnes, sont expédiés près de Laval. L’idée d’un centre de traitement de ces refus se pose donc.

A Langazel, il était prévu un stockage en surface. C’est l’idée d’un centre d’enfouissement qui se précise alors.

Dans l’article ci-dessus de novembre 1990 le lieu proposé pour le site n’est pas précisé mais bientôt il est connu : Irvillac.

Pourquoi à Irvillac ?
Irvillac n’est pas particulièrement près de Plouédern et qui a pratiqué la route entre Landerneau et Irvillac sait qu’elle est agréable mais bien sinueuse et bien étroite.

Mais… le maire de Irvillac dispose de terrains disponibles et de qualité agricole médiocre. Va donc pour Irvillac !

Naturellement cela crée un choc dans une population qui a choisi de vivre dans une commune dont l’éloignement des axes principaux de circulation est compensé par un cadre de vie agréable. D’autant plus que le site projeté est particulièrement sensible sur le plan du paysage.

Un comité de défense se met en place, des réunions voient arriver un public de plus en plus nombreux. L’association “Landerneau-Ecologie” y est invitée et constate, en plus d’un choix géographique mal adapté, une géologie qui l’est tout aussi peu. Les schistes du sous-sol sont loin d’avoir l’imperméabilité souhaitée.

Deux ans et quelques manifestations plus tard le projet est “toujours gardé sous le coude”, dit le maire de Landerneau, mais il est clair que la mobilisation l’a fait reculer.

Morlaix, un vieux serpent de mer

On reparle en cette année 2009 d’un site d’enfouissement à Morlaix. C’était déjà le projet alternatif des années 90. Lui aussi combattu par la population locale.

Promesses de ministre

En septembre 1993, Michel Barnier, alors ministre de l’environnement, promettait une “décentralisation en matière d’environnement”. On sait ce qu’il est advenu de cette belle promesse, la Bretagne n’ayant même pas obtenu la “compétence eau” qu’elle revendiquait pendant le récent mandat.

“Il ne faut pas mentir aux français” déclarait-il devant les industriels réunis à la Baule ” Nous aurons besoin de stockage de déchets ultimes, répartis d’une manière équilibrée sur l’ensemble du territoire”.

En particulier il en promettait un par région pour les déchets industriels spéciaux. En Bretagne on l’attend toujours.

Moins d’autoroutes et plus de stations d’épuration, disait-il.

Michel Barnier avait au moins le sens des belles phrases :

“A l’avenir, il faudra sans doute moins faire d’autoroutes et plus de stations d’épuration.” osait-il déclarer.

15 ans plus tard on continue a vouloir construire routes et autoroutes (y compris à Landerneau où une pénétrante sud menace à nouveau) et la France est sous le coup d’une menace de sanction européenne pour insuffisance de stations d’épuration.

Quant aux centres de stockage des déchets on les attend toujours et la dernière fois que l’on a vu Michel Barnier en Bretagne c’était pour cèder devant les manifestations violentes des pollueurs et renoncer à lutter contre la pollution de l’eau en ordonnant la fermeture de captages, en particulier sur l’Horn.

Quinze ans ont passé et toujours pas de décharge de classe 1 en Bretagne. Rendez vous en 2025 !

A suivre : La saga des déchets.5. Opération composteurs.

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