Centrale de Landivisiau. Un projet néfaste pour la qualité de l’air.
L’association S-eau-S a a rencontré les commissaires enquêteurs en charge du dossier soumis à enquête publique concernant le projet de centrale électrique à gaz de Landivisiau. Nous avons rappelé notre hostilité à ce projet inutile, coûteux et nocif pour l’environnement. Comment comprendre qu’au moment même où le président de la république déclare à New-York, au sommet sur le climat, que le dérèglement climatique menace “la paix et la sécurité du monde“, le Gouvernement français et les élu(e)s majoritaires de la Région Bretagne persévèrent dans leur projet d’implanter une centrale électrique à gaz, source d’émission de gaz à effet de serre, à Landivisiau.
Une étude d’impact qui masque de graves pollutions.
Dans le mémoire remis à la présidente de le commission d’enquête, l’association S-eau-S relève de graves manques dans l’étude d’impact concernant la qualité de l’air et en particulier sur la pollution par les particules fines dont l’association Air Breizh chargée des mesures déclare par ailleurs qu’elles”peuvent provoquer une atteinte fonctionnelle respiratoire, le déclenchement de crises d’asthme et la hausse du nombre de décès pour cause cardio-vasculaire ou respiratoire, notamment chez les sujets sensibles (bronchitiques chroniques, asthmatiques…)” et dont la Commission de la science et de la technologie du parlement européen constate qu’elles “constituent une cause de mortalité chez les enfants en bas âge“.
L’association S-eau-S a pu constater qu’un seul site a été choisi pour la mesure de ces particules fines et que celui-ci est éloigné du site prévu pour l’implantation de la centrale, émettrice potentielle de ces particules, et de la RN12 où la circulation automobile est déjà la source majeure de cette pollution.
Plus grave : la campagne de mesure n’a été réalisée que pendant deux mois (23mai/20juin et 24 octobre/21 novembre). Ces deux mois étant ceux où la pollution est avérée la plus faible et ceci de façon régulière depuis que des mesures sont réalisées en Bretagne. En effet ont été soigneusement évités les mois de janvier, février et mars pendant lesquels Air Breizh a constaté en 2012 “plusieurs épisodes de pollution aux PM10 (particules fines) sur l’ensemble de la Bretagne, entraînant des dépassements du seuil de recommandation et d’information du public” (28 dépassements dans le Finistère). Ces mois, volontairement exclus des mesures, coïncident, comme le note Air Breizh, avec les épisodes de grand froid qui seraient donc ceux où la centrale, supposée répondre aux “besoins de pointe”, fonctionnerait à plein régime ajoutant ainsi à la pollution déjà existante.
Cependant, malgré ce défaut de mesures Air Breizh constate déjà que les concentrations en particules fines (PM10 et PM2.5) relevées “sont du même ordre de grandeur que les niveaux observés sur les stations urbaines”. Constater le même niveau de pollution actuellement à Landivisiau, 9000 habitants, qu’à Brest, 140 000 habitants, laisse anticiper ce qu’il en serait si la centrale était construite à proximité de la ville !
C’est pourquoi l’association S-eau-S a demandé à la commission d’enquête “qu’un avis négatif soit donné à la construction de cette centrale vu les résultats des mesures de la qualité de l’air qui, bien que limitées dans le temps, indiquent déjà une pollution grave, en particulier par les particules fines PM10 et PM2.5, sur le secteur de Landivisiau“.
communiqué remis à la presse.
Voir en complément : Centrale électrique à gaz de Landivisiau. Mémoire déposé par S-eau-S.