Penfeld enfin ouverte ?
Nous en rêvions déjà il y a 20 ans. Le bon sens va-t-il enfin l’emporter ?
C’est le grand chantier de la base navale. Recentrer ses activités dans le secteur de la Pointe et de Laninon. Cette réorganisation de l’activité vers la partie ouest de la base entraîne de facto l’abandon d’un certain nombre de bâtiments situés autour de la rivière Penfeld. Le préfet maritime avait annoncé la couleur, lors de ses voeux de début d’année : « Nous travaillons à une réorganisation de la base militaire à Brest, c’est un énorme chantier ».
Attendu dans les prochains jours au ministère pour dévoiler le nouvel usage de l’emprise militaire brestoise, le quatre étoiles Emmanuel de Oliveira réserve pour le moment son annonce. En réalité, le processus a déjà démarré, depuis la cession du plateau des Capucins, bientôt relié au bas de Siam par le téléphérique.
Au fil des années, l’activité militaire des rives de la Penfeld n’a cessé de diminuer. Le but de ce grand chantier est de concentrer les moyens et les personnels. En période de vaches maigres, la Marine espère ainsi optimiser son potentiel et se rapprocher de DCNS, son partenaire industriel privilégié, qui s’est déjà nettement recentré dans le secteur de la Pointe, à l’ouest de l’embouchure de la Penfeld. Cette concentration des activités de la base navale s’impose aujourd’hui, pour des raisons pratiques et budgétaires.
Mais jusqu’où la Marine abandonnera-t-elle les rives de la Penfeld ?
En amont du pont de Recouvrance
Jusqu’au bâtiment C10 que rétrocède actuellement DCNS à la Marine, ou un peu plus bas, vers le château ? Si l’on imagine difficilement la Marine renoncer à l’entrée de la Penfeld, à proximité immédiate du château, jusqu’à la résidence de l’amiral, on se doute que cette réorganisation impactera de manière significative les rives de la Penfeld, en amont du pont de Recouvrance. Le joyau historique et paysager que réclament à cor et à cri les Brestois pourrait, à terme, retomber dans l’escarcelle de la collectivité. Une éventualité que la Marine n’a cessé de réfuter, sans sourciller, ces dix dernières années. Mais le processus est bel et bien engagé. Le verrou a sauté.
Rappel: Déjà en 2003