Non à la Centrale de Landivisiau. Chantier bloqué à la Martyre.

Par , 10 février 2016 11 h 44 min

Créée en 2012, l’association « Landivisiau doit dire non à la centrale » a arrêté, hier, un chantier de l’entreprise RTE, près de Landerneau. Une tentative de passage en force de la filiale d’EDF, selon les militants. Faux, selon RTE, qui parle de « travaux d’anticipation ».

Le Télégramme

les-representants-de-l-association-anti-centrale-au-gaz-se_2755231_404x405p

Ils étaient une vingtaine, hier matin, devant les véhicules de chantier, près du carrefour du Keff, sur la commune de La Martyre, près de Landerneau. Les membres de l’association « Landivisiau doit dire non à la centrale au gaz » (LDDNC) ont appris, lundi, par un arrêté municipal de la commune de La Martyre, que « des travaux de génie civil de la future ligne souterraine RTE » allaient débuter hier. « Même si ce n’est pas clairement dit, nous sommes persuadés qu’il s’agit ici du début du tracé vers la future centrale d’une ligne à très haute tension (THT) », expliquent les représentants de l’association. « Pour nous, c’est clair, s’il ne s’agit que de travaux de génie civil, pourquoi poser ces gaines ? C’est symbolique. Ces travaux à La Martyre sont les premiers mètres d’un raccordement vers Landivisiau et nous considérons que c’est un passage en force de la part de RTE (filiale de EDF). Depuis le début de ce projet, la démocratie citoyenne est méprisée », pestent-ils.

Des recours juridiques non suspensifs

L’association déclare, en effet, que tous les recours juridiques n’ont pas encore été étudiés. Précisons qu’ils ne sont pas suspensifs. « Par ailleurs, l’Union européenne a émis des doutes sur la nécessité de cette centrale au gaz, qui fonctionnera au détriment d’autres énergies, non fossiles celles-là, et renouvelables. Nous affirmons également, grâce aux études, notamment du cancérologue Dominique Bellepomme sur les effets des « empilages de sources de pollutions », que cette centrale sera nuisible pour les riverains avec, notamment, les rejets, dans l’air, de particules fines. » Et de rappeler la présence, à proximité, de la base militaire de Landivisiau et de la RN12, comme facteurs polluants déjà existants. « Comme pour l’amiante, les risques de maladies graves ne pourront être visibles que dans plusieurs années.
Il s’agit, pour nous, d’un risque sanitaire majeur, à long terme. En outre, l’UE a des doutes quant à l’appel d’offres. » Bruxelles regrettait, effectivement, qu’il n’ait été ouvert qu’à un seul type de technologie, celui d’une « centrale de production d’électricité de type cycle combiné à gaz (CCG) » (lire le Télégramme du 14 novembre 2015).

Sitôt creusée, sitôt bouchée

La mobilisation, au pied levé, des membres de LDDNC a, de facto, entraîné la clôture du chantier, situé près de l’entrée de La Martyre, sans heurts. « Nous attendons, maintenant, que la tranchée creusée ce matin soit rebouchée et que le site soit sécurisé », déclarent en choeur les manifestants, bien en place malgré les intempéries (pluie, grêle et vent). « Il faut que RTE soit prévenue : nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir obtenu satisfaction, que ce soit devant les tribunaux ou lors d’actions de terrain de ce genre. »

Des « travaux d’anticipation » avant la pose d’un giratoire

Pour RTE, la situation est différente. Hervé Macé, directeur du projet explique : « Les travaux que nous avons engagés portent sur une anticipation de la construction d’un giratoire à cet endroit, sous l’égide du Conseil départemental, et se limitent à la pose de fourreaux (des tuyaux dans lesquels les câbles seront ensuite tirés) ». Il ajoute : « La pose de ces fourreaux en tranchées, sur 300 m environ, a été décidée pour ne pas avoir à casser le giratoire dans le futur, lorsque nous raccorderons. Ce serait dommage. » Refusant de se prononcer sur les arguments de LDDNC (pollution, critiques de l’UE…), Hervé Macé assure néanmoins que des représentants de RTE ont eu, ce matin, « des échanges dans un bon climat » avec les militants anti-centrale. Toutefois, cela ne devrait pas empêcher l’électricien de poursuivre ses « travaux d’anticipation », des contacts avec le Conseil départemental seront repris prochainement.

Le Télégramme

Les commentaires sont fermés

Panorama Theme by Themocracy