L’éolien otage du lobby nucléaire
L’histoire se répète. Si les énergies renouvelables, et l’énergie éolienne en particulier, ne se sont pas développées en France, c’est parce que le lobby du nucléaire s’est employé à casser toute initiative en ce sens. Il récidive. En imposant le plancher de 20 mégawatts (soit une vingtaine d’éoliennes sur le même site) pour un achat à prix majoré, la majorité UMP vient d’enterrer tout projet breton. Dans notre paysage où s’imposent à la fois de protéger les sites et de répondre au bien être des habitants riverains, de telles concentrations d’éoliennes ne sont pas envisageables. Par contre les lieux ne manquent pas où des projets de dimension raisonnable ont leur place. D’autre part la demande existe dans la population comme l’a confirmé la réunion sur les énergies renouvelables qui s’est tenue à Landerneau à l’initiative de DES et S-Eau-S..
On nous parle de préserver les paysages. Mais les préserve-t-on en regroupant plus de 20 éoliennes au même endroit ? Les préserve-t-on en installant des centrales nucléaires sur des côtes magnifiques ou en alignant des pylônes de lignes à Haute Tension au dessus du boccage et des habitations ? La réalité est que le lobby pro nucléaire n’accepte aucune concurrence, aussi minime soit-elle. Pendant que l’Allemagne produit 16000 mégawatts éoliens, la France dépasse à peine les 500 mégawatts. Mais pour les nucléocrates c’est encore trop. Il faudra donc relever le défi au niveau régional et local. Il faut d’abord que la pression publique amène ce pouvoir à revenir sur sa décision. Il faudra ensuite que les collectivités locales prennent le relais. Les communautés de communes, les Pays, doivent être à l’initiative de réalisations éoliennes, ou d’autres production d’énergie renouvelable, dans le cadre de services publics locaux de l’énergie. Regroupées, les collectivités locales auront alors le pouvoir de négocier avec EDF le prix d’achat valorisant que leur refusent aujourd’hui les députés de la majorité et le gouvernement.