La “Celtic interconnector” c’est quoi ?
Le projet.
RTE et son homologue irlandais, EirGrid, ont signé un protocole d’accord en vue d’étudier la faisabilité d’une interconnexion électrique sous-marine reliant la France et l’Irlande, et appelée « Celtic Interconnector ».
Des études exploratoires avaient démontré, dans un premier temps, l’intérêt de relier électriquement les deux pays. Des études sont maintenant en cours, notamment l’étude des fonds marins, et viendront préciser la faisabilité de l’ouvrage à construire.
Cette interconnexion électrique relierait la Bretagne à la côte sud de l’Irlande, sur une longueur totale d’environ 600 km, dont 500 km pour sa partie sous-marine.
Voir : http://ec.europa.eu/inea/sites/inea/files/1.6-0024-frie-s-m-15_action_fiche_final_0.pdf
Compte tenu de sa longueur et de sa capacité (environ 700 MW), seule la technologie du « courant continu » est envisageable. Ce choix nécessite l’installation, à chaque extrémité (côté français et côté irlandais) d’une station de conversion alternatif / continu, pour relier la liaison au réseau général, qui fonctionne en courant alternatif. Cette technique est également utilisée sur les futures liaisons d’interconnexion vers l’Espagne, l’Italie ou ultérieurement l’Angleterre.
La décision de donner une suite ou non au projet sera prise en accord entre les deux gestionnaires de réseau, RTE et EirGrid, à l’issue des études de faisabilité, à savoir mi-2016. Le projet pourrait alors voir le jour d’ici 2025.
Note : une rumeur persistance fait état de sondages sur la côte du Nord Finistère.
Bénéfices attendus de l’interconnexion.
Cette interconnexion bénéficierait aux consommateurs français, irlandais mais aussi européens en permettant :
– Une meilleure sécurité d’approvisionnement,
– Un accompagnement de la transition énergétique grâce à une meilleure insertion des énergies renouvelables,
– Une meilleure utilisation du mix énergétique par la mise en commun des moyens de production, notamment aux périodes de pointe,
– L’amélioration des échanges d’électricité entre le Continent et les Iles Britanniques,
– Un renforcement du Marché Unique de l’Electricité Européen.
Un projet d’intérêt commun.
Le projet Celtic Interconnector présente un enjeu national et européen majeur puisqu’il s’inscrit dans la transition énergétique française et européenne. A ce titre, il a été désigné le 14 octobre 2013 par la Commission et le Parlement Européens comme « projet d’intérêt commun » (PIC) au titre du règlement européen sur les infrastructures énergétiques.
voir page 27 de la liste des projets retenus
Il vient en outre d’être sélectionné par la Commission Européenne pour recevoir des subventions visant à couvrir financièrement une partie des études de faisabilité.
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Voir encore l’article de EDF :
Pourquoi un projet de ligne électrique sous-marine entre la France et l’Irlande ?
Construire une ligne sous-marine de 600 kilomètres entre la France et l’Irlande n’apparaît pas en premier lieu comme une évidence. Pourtant un tel projet pourrait être une réelle opportunité pour les deux pays. Le gestionnaire du réseau électrique irlandais EirGrid et son équivalent français RTE (Réseau de transport d’électricité) viennent ainsi de conclure un protocole d’accord concernant la réalisation d’une liaison électrique entre les deux pays.
Un des sites possibles pour l’arrivée du câble en Bretagne ?
Renforcer la sûreté électrique du nord-ouest de la France
Avec des capacités de production électrique inférieures à 10 GW, l’Irlande, faiblement industrialisée et faiblement peuplée, n’est pas un acteur important sur le marché européen de l’électricité.
Pourtant, la création d’une liaison directe avec cette île offrirait des avantages à la France. En effet cette ligne relierait l’Irlande à la partie nord-ouest de l’hexagone. Or cette partie du pays, et plus particulièrement la Bretagne, est l’une des plus sensibles au risque de panne du réseau électrique.
Située en terminaison du réseau électrique français, la Bretagne produit moins de 10% de l’électricité qu’elle consomme. La création d’une interconnexion avec l’Irlande renforcerait donc la sûreté électrique de la région, notamment lors des pics de consommation.
Par ailleurs, même si elle vend davantage d’électricité qu’elle n’en importe sur les marchés européens, la France gagnerait à disposer d’une nouvelle interconnexion, sachant qu’il revient parfois moins cher d’acheter de l’électricité à un voisin que d’en produire sur son propre territoire.
Optimiser l’intégration au réseau de la production éolienne irlandaise
L’Irlande possède déjà une interconnexion de 500 MW avec la Grande-Bretagne et une deuxième ligne de capacité équivalente reliant l’île au Pays-de-Galles entrera en service en 2017. Mais elle tirerait également profit d’une nouvelle interconnexion avec un pays étranger.
Disposant d’un appareil de production limité, l’Irlande va dans les années à venir se doter de nouvelles installations électriques marines, notamment de parcs éoliens offshore : l’objectif de l’Irlande est de produire 40% d’électricité renouvelable d’ici 2020.
Mais l’éolien est une énergie intermittente et un mix électrique qui en comprendrait une trop forte proportion menacerait nécessairement la sécurité électrique de l’île en raison des inévitables fluctuations de la production. La possibilité d’acheter de l’électricité française pour compenser les déficits de production de son parc éolien serait donc une réelle opportunité pour l’Irlande.
Plus globalement, cette ligne permettrait de mieux intégrer la production éolienne dans les réseaux électriques européens : « La construction de cette interconnexion permettrait de faire foisonner la production éolienne irlandaise avec celle issue des régimes de vents continentaux, facilitant ainsi l’intégration des énergies renouvelables dans le système électrique européen », précise Pierre Bornard, le vice-président de RTE.
Le projet concerne une ligne électrique sous-marine de 600 kilomètres d’une capacité de 700 MW, une puissance équivalente à l’alimentation électrique de 450.000 foyers. « Le projet, s’il est mis en œuvre, devrait aboutir d’ici 2025 », a déclaré le Président d’EirGrid, Fintan Slue.